Retour sur les protestations du président de la Fédération française de football. À la Fédération, « on ne donnera pas d’instruction aux arbitres. On le fera s’il y a une manifestation homophobe constante, avec tout un stade. » Le président de la  (FFF), Noël Le Graët nous livre sa pensée dans un entretien imaginaire

Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a estimé vendredi dans un entretien à Ouest-France qu’ « on arrête trop de matchs » et que « la Fédération ne donnera pas d’instructions aux arbitres ».

« Je trouve qu’on arrête trop de matchs ! Cela fait plaisir à certains ministres, mais moi, ça me gêne, explique le président de la Fédération Française de football dans Ouest-France. Le football ne peut pas être pris en otage pour des propos vulgaires. Ce n’est pas le foot, mais la société en général qui doit y réfléchir […] on a l’impression que tous les stades sont devenus homophobes. Je conteste avec véhémence cette image qu’on donne de nous ».

« Le football défend des valeurs […] je peux toujours regretter la vulgarité mais des matchs ont été arrêtés et ne le méritaient pas. À la Fédération, on ne donnera pas d’instruction aux arbitres. On le fera s’il y a une manifestation homophobe constante, avec tout un stade. Mais quand, sur 30.000 personnes, il y a 2.000 imbéciles, je ne veux pas que les 28.000 autres soient punis », poursuit le président de la FFF. « Le football sert d’alibi et cela m’agace. C’est pourtant le seul sport qui réunit toutes les classes sociales ».

Entretien imaginaire avec le président

Monsieur le président, vous n’y êtes pas allé avec le dos de la cuillère ah ah ?

Moi je vis dans un pays démocratique. Soyez homophobes et racistes si vous voulez, continuez à vous entre-tuer dans les stades et à saccager des villes, tous ces maux font partie de la société. Merde à la fin. C’est pas nous qui allons changer la donne.

Que faut-il faire alors ?

Maintenant on arrête tout. Fini le blocage d’un stade entier pour les soi-disant droits de trois pédales et deux bougnoules. En tout cas pas tant que je ne l’aurais décidé, et personne ne doit décider à ma place.

Vous avez des projets d’avenir ?

Le jeu et les paris sportifs doivent continuer sans aucune entrave. Ils ont pété un plomb à Bercy ou quoi ? Qu’ils continuent comme ça s’ils veulent faire capoter le deal sur la privatisation de La française des jeux. Il faut laisser courir mes gars sur le terrain et même les filles. Vous voyez je ne suis pas macho. Elles commencent à rapporter les petites. Et tant qu’elles font leur job, je ne vais pas aller regarder si elles se touchent sous la douche.

Vous allez rencontrer des ministres ?

Bah, tous les politiques sont des clowns opportunistes. Pour qui elle se prend cette pouffiasse, elle va pas me faire perdre mon temps et mon pognon avec ses salades. Avec le ministre de l’intérieur, on devrait s’arranger. Ils ont leurs flics, j’ai mes arbitres. C’est moi qui décide des règles du jeu. Chacun doit rester à sa place. Compris, le message est passé là, ou il faut que je vous explique autrement, vous voulez voir ce que j’ai dans le pantalon ..?

JMDH

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Après des études de lettres modernes, l’auteur a commencé ses activités professionnelles dans un institut de sondage parisien et s’est tourné rapidement vers la presse écrite : journaliste au Nouveau Méridional il a collaboré avec plusieurs journaux dont le quotidien La Marseillaise. Il a dirigé l’édition de différentes revues et a collaboré à l’écriture de réalisations audiovisuelles. Ancien Directeur de La Maison de l’Asie à Montpellier et très attentif à l’écoute du monde, il a participé à de nombreux programmes interculturels et pédagogiques notamment à Pékin. Il est l’auteur d’un dossier sur la cité impériale de Hué pour l’UNESCO ainsi que d’une étude sur l’enseignement supérieur au Vietnam. Il travaille actuellement au lancement du média citoyen interrégional altermidi.