Mis en cause pour ne pas avoir su éviter les violences, le président promet des décisions fortes. Après avoir admis des dysfonctionnements, Édouard Philippe présentera ce lundi de nouvelles propositions à Emmanuel Macron.
Des failles dans le dispositif de sécurité lors du 18e samedi de manifestation, voilà la version que l’on retrouve à l’unisson dans les masses médias ce matin.
En mettant en cause l’exécutif par le petit bout de la lorgnette on aveugle habilement la puissante mobilisation qui habite les citoyens français. La marche du siècle et ses deux millions de signatures, l’interpellation de la jeunesse, avec 1,4 million de jeunes qui ont fait la grève pour le climat et contre le capitalisme dans plus de 200 pays sur les 5 continents. Signe majeur d’un mouvement générationnel qui renoue avec la politique. Les fortes mobilisations partout dans l’hexagone, qui prolongent celle des Gilets jaunes et expriment une exigence de justice fiscale et sociale, soutenue par une grande majorité de français·es.
L’incendie du Fouquet’s et le saccage des Champs Élysées sert d’écran de fumée sur lequel focalise les médias. Un positionnement politique et stratégique qui offre une issue de sortie à un gouvernement aux abois. Les ficelles sont grosses mais les Français ne sont plus dupes. Après les dérives de la violence policière pointées par l’UE et l’ONU, qui croit encore que le changement peut venir d’un énième renforcement des mesures sécuritaires ?
Cette couverture médiatique est bien plus violente que les casseurs de panneaux publicitaires. Elle engendre la violence, parce qu’elle ne parle des mouvements sociaux que s’il y a de la casse. Elle refuse le changement et incarne une parfaite continuité du capitalisme contemporain. Les masses médias s’illustrent comme le bras armé de ce capitalisme qui a besoin d’un régime d’État s’employant à lui créer de nouveaux marchés, soit par la privatisation, soit par la création de nouveaux champs de valorisation et d’accumulation (le marché des droits de polluer, par exemple).
Le 15 mars au petit matin, en catimini, l’Assemblée Nationale a voté la Loi Pacte qui consacre la privatisation des Aéroports de Paris, de la Française des Jeux et d’Engie, la suppression des tarifs réglementés du gaz et la modification des seuils sociaux ! Les députés ont voté à 06h15 par 27 voix contre 15 et 3 abstentions un vote majeur où 532 députés étaient absents. Vous en avez entendu parler dans les grands médias ?
JMDH
