Dans l’est de la Syrie, 3 000 djihadistes se sont rendus aux Forces démocratiques syriennes, soutenues par Washington apprend -t-on cette semaine. Les bombardements ont par ailleurs repris de plus belle contre le dernier réduit du groupe État islamique (EI). Du “califat” autoproclamé en 2014 sur de larges pans de territoire à cheval entre la Syrie et l’Irak, il ne reste aujourd’hui aux djihadistes de l’EI qu’un tout petit secteur du village de Baghouz, où sont dressées des tentes, près de la frontière irakienne. Une vidéo du groupe EI diffusée mardi et analysée par The Guardian montre un petit groupe de combattants rassemblés autour d’une marmite de nourriture. Rien ne filtre sur le nombre de victimes civiles. En mars 2017, il y a deux ans, l’Observatoire syrien des droits de l’homme , dénombrait 465 000 morts et disparus en six ans de guerre. Le bilan comprenait déjà 96 000 civils, dont plus de 17 400 enfants et près de 11 000 femmes.
Avec une rhétorique antiterroriste épuisée, la Syrie est devenue l’otage d’une grande rivalité de pouvoir. Moscou et Washington ont vécu assez longtemps des effets de leurs campagnes antiterroristes en Syrie pour comprendre qu’un long processus de règlement politique de ce conflit ne serait pas aussi glorieux que des déclarations de victoire sur l’ISIL.
A quel prix ? Il est difficile d’échapper à la propagande lorsque l’on cherche des informations sur le terrain notamment sur le traitement infligé aux populations civiles. D’après le HCR, qui encourage les populations à « un retour », quelque 90 % des réfugiés syriens vivent sous le seuil de pauvreté, et au moins 10 % d’entre eux sont considérés comme « extrêmement vulnérables ».
Il apparaît clairement que la confrontation diplomatique mondiale entre la Russie et les États-Unis n’était pas de bon augure pour la Syrie et son peuple.