
Derrière l’euphorie affichée à Bruxelles, le texte suscite une vive inquiétude : produits importés aux standards discutables, impact sur l’agriculture européenne, absence de débat démocratique.
La Commission européenne a adopté hier l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), présenté comme « historique ». En réalité, cet accord, négocié depuis 25 ans, ouvre largement les portes du marché européen à des produits agricoles sud-américains, souvent issus de pratiques interdites en Europe (hormones, pesticides, OGM). En échange, les exportations européennes de voitures ou spiritueux seront facilitées. Les consommateurs européens, eux, n’ont pas été consultés, alors qu’ils vont voir cohabiter sur les étals des produits de qualité très inégale. En France, l’opposition est massive, notamment du monde agricole, qui redoute une concurrence déloyale. Paris aurait obtenu de vagues promesses de « clauses de sauvegarde* » en cas de crise, sans engagement contraignant. L’accord doit encore être validé par le Parlement européen et les États membres, mais le processus est lancé — sans garantie de transparence ni de débat public.
* Clause de sauvegarde : clause permettant à un pays de suspendre provisoirement tout ou partie de l’application d’un traité auquel il a adhéré.