Selon le quotidien Assabah, deux jeunes hommes ont été interpellés par les gendarmes de Skhirat près de Rabat, pour avoir « rompu le jeûne pendant la journée et violé l’état d’urgence sanitaire ».
Arrêtés et menottés alors qu’ils fumaient des cigarettes et buvaient des sodas à Skhirat village, les deux citoyens ont été déférés devant le procureur du roi au tribunal de première instance de Témara.
Au Maroc, l’islam est religion d’état et l’article 221 du Code pénal marocain est sans équivoque : « Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps de Ramadan, sans motif admis pour cette religion, est puni d’un à six mois d’emprisonnement et d’une amende de 12 à 120 dirhams (environ 11 euros)».
Une sanction lourde que plusieurs réformistes tentent cependant de braver depuis plusieurs années, dénonçant là une atteinte à la liberté individuelle.
En 2016, un groupe de jeunes « non jeûneurs » apparaissait pour la première fois en public, pour demander l’abrogation de cette loi entraînant un déchainement de réactions sur les blogs et réseaux sociaux.