Deux associations de défense des droits fondamentaux attaquent la ville de Marseille devant le tribunal administratif pour suspendre la mise en place d’un vaste système de vidéosurveillance qualifié d’« intelligent », qu’elles accusent de porter atteinte aux libertés individuelles.
Dans leur requête en référé, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la Quadrature du Net demandent à la municipalité de suspendre l’installation de ce système de vidéosurveillance qui aurait été « mis en place dans les toutes dernières semaines de l’année 2019 ». Elles estiment que Marseille n’a pas respecté ses obligations légales, puisque ce système pourrait à terme permettre de surveiller de façon automatique « l’ensemble de la population circulant sur la voie publique », avec un recueil et une analyse des données biométriques, selon la requête.
La municipalité s’est lancée depuis plusieurs années dans un vaste projet de « big data de la tranquillité publique », qui doit croiser de multiples flux de données pour tenter de « prévenir certains événements avant qu’ils se produisent ». « Ce système ajoute une couche d’automatisation à la vidéosurveillance » pour identifier et tracer des individus en temps réel, s’est inquiété Félix Tréguer, membre de la Quadrature du Net. « Cette technologie intrusive n’est pas légitime dans une démocratie digne de ce nom », a-t-il ajouté, dénonçant l’opacité de plusieurs villes autour de la mise en place de systèmes de ce type.
Voir aussi : Montpellier. La vidéoprotection est-elle au service de la vérité ?, Région PACA : Reconnaissance faciale au lycée,