L’entrée en fonction de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection acte la disparition de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
L’ASN, pour Autorité de sûreté nucléaire, devient jeudi 2 janvier l’ASNR, pour Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. Ce nouveau nom cache en réalité une transformation de la gouvernance de la sûreté en France : il acte le passage d’une organisation dite « duale », basée sur deux organismes autonomes — l’un chargé du contrôle et de la décision, l’autre de la recherche et de l’expertise —, à une organisation intégrée au sein d’une entité unique. Il entérine ainsi la disparition définitive de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et son absorption par l’ASN, dont il était jusqu’ici le « bras technique ». De l’annonce surprise de cette fusion par l’exécutif en février 2023 à l’adoption d’une loi créant l’ASNR au printemps 2024, ce projet a suscité une contestation très vive d’une grande partie des salariés de l’IRSN mais aussi d’experts du secteur, de scientifiques et de responsables politiques de gauche et du centre. Présentée par le gouvernement comme nécessaire pour faire face à la relance de la filière nucléaire, cette réforme est vue par ses opposants comme injustifiée et risquant de mettre à mal une organisation ayant fait ses preuves.