Penser en quarantaine, pour autant que quarante jours soient suffisants pour toucher aux confins de l’isolement, cela n’interdit en rien de s’évader.
Les confins, c’est ici, le réapprentissage des lieux qui ne sont pas des lieux seulement naturels mais pleins d’artifices au contraire, comme le montre la science-fiction quand il s’agit de s’allier à la technique pour survivre dans une forme d’hospitalité nouvelle, d’adaptation locale qui peut signifier une mutation pour le corps, le port d’un masque, d’une combinaison pour sortir d’un silo. Vivre dans un mètre carré, cela suppose des astuces sans fin à l’image d’une véritable station spatiale où, au lieu de se délocaliser, il faut sans cesse tout relocaliser, recycler. Relocaliser nos modes d’existence, ce n’est rien d’autre d’ailleurs que cette nécessité éthologique de redonner à un lieu toutes ses potentialités, l’infinité des seuils qu’il aménage entre des espaces incommensurables. »
Source Diacritik 23 mars 2020 Lire l’article