Mardi à la mi-journée, les syndicats et les organisations patronales ont reçu la lettre de cadrage qui lance officiellement le dialogue pour définir les règles de l’assurance-chômage qui prévaudront à partir du 01 janvier 2024. Le document définit les exigences de l’exécutif. Celui-ci aimerait notamment supprimer l’avantage réservé aux salarié·e.s de plus de 53 ans, qui bénéficient d’une durée d’indemnisation plus longue.
En quatre pages, le document définit les exigences de l’exécutif, et précise que les discussions entre syndicats et patronat devront se conclure « d’ici au 15 novembre au plus tard ». Entrée en vigueur en 2021, avec deux ans de retard sur le calendrier prévu pour cause de Covid puis de camouflets devant le Conseil d’État, cette réforme a réduit drastiquement les allocations-chômage des travailleurs et des travailleuses ayant des parcours professionnels fractionnés.
Les économies attendues sont au cœur de la lettre de cadrage. Le gouvernement aimerait notamment supprimer l’avantage réservé aux salarié·e.s de plus de 53 ans, qui bénéficient d’une durée d’indemnisation plus longue.
Tout en posant cette exigence, le gouvernement n’hésitera pas à piocher davantage dans les ressources du régime. Ressources qui, justement, s’améliorent grandement, rien que pour l’année 2025, les économies dues aux deux réformes de l’assurance-chômage dépasseront les 5 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter plus de 3 milliards d’économies en raison de la baisse du nombre d’inscrit·e.s à Pôle emploi.
Pour le gouvernement, la tentation était trop forte. Au lieu d’accélérer le désendettement de l’Unédic, voire de constituer des réserves pour une période moins favorable, l’exécutif indique dans son document de cadrage que, d’ici 2026, il prévoit de ponctionner entre 11,5 et 12,9 milliards d’euros dans les comptes de l’Unédic, soit « entre 12 % et 13 % de ses recettes » . Le tout sans que les cotisations qui financent le système soient augmentées.