La mobilisation a pris une nouvelle ampleur ce jeudi aux Bordes-sur-Arize, en Ariège. Dès l’aube, quelque 500 agriculteurs se sont massés devant la ferme où un troupeau de plus de 200 vaches doit être abattu, après la découverte d’un cas de dermatose nodulaire. La veille, ils étaient déjà 200 à 300 à protester contre ce qu’ils considèrent comme une stratégie sanitaire inefficace et injuste. « On n’a aucune réponse de la préfecture ou du ministère. C’est un manque de respect », dénonce Sébastien Durand, rappelant qu’une intensification de la mobilisation avait été annoncée dès fin octobre.
L’éleveur concerné refuse l’abattage de son troupeau, soutenu par la Coordination rurale, la Confédération Paysanne et de nombreux collectifs. La colère se propage : mercredi soir, une trentaine d’agriculteurs se sont également rassemblés dans les Hautes-Pyrénées, où un nouveau foyer a été détecté à Luby-Betmont. Portée par un sentiment d’inefficacité des mesures actuelles, la mobilisation aussi semble contagieuse. Hier matin, la Chambre d’Agriculture a réuni toutes les organisations professionnelles, qui ont exprimé un soutien unanime aux éleveurs et réaffirmé leur opposition au dépeuplement systématique. Elles demandent la suspension immédiate de cette procédure et la mise en place d’un protocole expérimental, intégralement pris en charge par l’État. Toutes soulignent l’urgence de revoir la stratégie sanitaire, alors que les cas continuent d’apparaître malgré les restrictions en vigueur. La profession, désormais soudée, pourrait étendre sa mobilisation jusqu’à Toulouse si aucune réponse n’est apportée rapidement.


