Depuis le 1er janvier, à Lyon comme à Paris, Grenoble et Montpellier, les véhicules Crit’Air 3 ne peuvent plus circuler dans le centre de l’agglomération, où une zone à faibles émissions (ZFE) a été mise en place.
Tcheka, mère au foyer, est venue faire ses courses avec son fils dans sa Polo Crit’Air 3. Sa situation est kafkaïenne. Vivant dans le 8e arrondissement de Lyon, dans un logement social, elle ne peut théoriquement plus circuler dans sa propre ville. Alors, en ce 2 janvier, elle a « bravé la loi » pour remplir son frigo. « Ce n’est pas nos élus qui vont porter mes packs d’eau et de lait ! Et moi je ne peux pas les transporter dans un tramway », cingle-t-elle. La mère de famille n’a pas prévu de changer sa voiture, achetée « quasi neuve » il y a plus de quinze ans : « Elle est vieille mais elle affiche seulement 100 000 kilomètres au compteur. S’ils me donnent 10 000 euros, je peux en trouver une nouvelle mais sinon je n’ai pas les moyens. » « On a l’impression que c’est quand même toujours les mêmes — les plus pauvres — qui prennent ».