Cher Raimund,
C’est Luca, ton complice de toujours, qui nous a appris ton départ l’autre nuit dans ton sommeil, sans doute usé de fatigue à voir le monde d’art et de beauté qui était le tien s’effondrer peu à peu autour de toi.
Nous nous étions rencontrés il y a un peu plus de vingt ans, jumeaux en émotion et partageant, sous bien des angles, la même vision douloureuse du monde.
Depuis 1999, tu es venu presque tous les ans présenter ou créer à Montpellier la plupart de tes rituels. Te souviens-tu de nos sanglots, et ceux de Laurent G., à Young People, Old Voices devant l’impossibilité de cet amour ou de l’irrépressible émotion qui émanait de
Si je meurs, laissez le balcon ouvert que tu avais dédié à la mémoire de Dominique Bagouet. Comme moi, la mort de ces jeunes artistes comme Bagouet, Hervé Guibert ou Klaus Nomi te hantait et nous en parlions souvent avec chagrin.
Bien sûr, nous sommes tous si tristes de te voir partir, de ne plus te recevoir en résidence à l’Agora, de ne plus t’applaudir à chacun de tes spectacles. Même si, au fond de nous, l’équipe de Montpellier Danse et les centaines de spectateurs montpelliérains séduits par ton univers de chamane, savons très bien que nous avons eu la chance de rencontrer et d’aimer l’un des plus grands artistes de notre temps…
Ici, personne ne t’oubliera…
Jean-Paul Montanari