Lydie Parisse
10 ARTICLES0 COMMENTAIRES
Lydie Parisse est écrivaine, metteuse en scène, plasticienne et maîtresse de conférences à l’université de Toulouse 2. Elle vit entre Toulouse et Sète. Depuis 2009, elle a publié à l’Entretemps et aux éditions Domens cinq pièces de théâtre et un roman qui vient de paraître, L’Opposante de la presqu’île, ainsi que cinq essais aux Classiques Garnier sur la littérature et l’écriture dramatique moderne et contemporaine (dont Beckett, Lagarce, Novarina), le dernier ayant pour titre Les Voies négatives de l’écriture dans le théâtre moderne et contemporain. Sa recherche théorique et sa pratique artistique sont intimement liées. Depuis quelques années, elle s’intéresse aux chambres : un thème transversal qui s’invite dans ses textes, ses réalisations plastiques, ses spectacles. La question de la vie intérieure face à l’extrême, et d’un certain lexique tombé en désuétude pour la décrire, affecte sa recherche transdisciplinaire, qui s’intéresse notamment aux philosophies de la voie négative et à ses liens avec l’individu contemporain.
ses articles les plus récents
Lydie ouvre sa chambre #4 – Une porte à soi
Dans un silence assourdissant, une formation en V de seize oiseaux s’avance d’est en ouest dans le ciel gris plombé avant de se dissoudre, les oiseaux se laissent glisser dans l’air, volupté, ils ne volent pas, ils dansent. On dirait de petites mouettes, mais des mouettes qui se taisent, je n’ai jamais vu ça, sauf dans les grandes marées, assez violentes pour étouffer leurs cris.
Lydie ouvre sa chambre #3.5 – Désir et besoin
Et je me dis : Leurs ventres avaient-ils besoin d’être si pleins pour créer tant de vide ? La peur de manquer s’est ajoutée aux peurs que nous avions déjà. Elle s’est ajoutée aux peurs légitimes, aux peurs pour notre survie. Elle a été créée de toutes pièces par le Grand Confinement.
Lydie ouvre sa chambre #3 – Joie d’animal
Dans ma chambre, pour la première fois depuis Le Grand Confinement, un oiseau est tombé du toit ce matin, j’ai regardé en bas, rien, la mésange a rejoint l’arbre de Judée couvert de fleurs roses depuis deux jours, elle convole avec une autre mésange, sans doute un couple qui niche dans la toiture. Hier tu m’as dit, as-tu remarqué que l’arbre de Judée vient de fleurir ? Je n’avais rien vu.
Lydie Parisse ouvre sa chambre #2 – Le lointain proche
Lydie Parisse confinée signe un second texte de sa chambre. Comme une bouffée d'air circulant de l'intérieur vers l'extérieur ou dans l'autre sens. Les mots de l'écrivaine nous hissent à la hauteur où l'on peut voir et sentir quelque chose de ce monde.