Les Toulousain.e.s des quartiers Fontaine-Lestang et Croix-de-Pierre se sont réveillé.e.s, avec le cadeau de Noël anticipé : la gratuité du stationnement, bien que celui-ci est devenu payant depuis le mercredi 12 novembre sur décision de la municipalité de droite, avec son maire Jean-Luc Moudenc. En effet, les nouveaux horodateurs, installés récemment par les services de la mairie, ont été enrubannés de plastique noir avec le slogan « Non au stationnement payant ».
Les partisan.e.s de la gratuité et du libre stationnement dans l’espace public ont créé, à la rentrée de septembre, le Collectif citoyen toulousain pour mieux faire entendre leur voix. Ils et elles dénoncent le manque de concertation dont se targuent les élu.e.s de quartier Marine Lefèbvre et Jean-Paul Bouche. « C’est inacceptable, ce mépris sans concertation des habitants ! », dénonce Marianne, qui avec Patrick est à la tête du bureau d’études Recherches Techniques (ERT), rue Rochefort, une zone résidentielle regroupant deux immeubles et des maisons. « Plus personne ne viendra, où voulez-vous que les gens se garent ? Ils ont mis des bornes [parcmètres-NDLR] sur des trottoirs non praticables, qu’ils s’occupent plutôt du réseau électrique, on a des câbles qui pendouillent. »
Le couple pointe du doigt la gentrification du quartier avec de nouveaux arrivants : « On a ligué les gens les uns contre les autres en leur faisant miroiter des aménagements plus confortables pour les vélos et le verdissement de la rue. » C’est ce qui s’est passé à quelques mètres de distance, rue Brascassat : « Les voisins se fliquent, appellent la fourrière s’ils ne reconnaissent pas une voiture », témoignait la fille d’une riveraine lors d’une réunion fin juillet.
La privatisation de l’espace public est en route
La volonté de la mairie est d’étendre le stationnement résident payant, 135 euros par an, à tous les quartiers toulousains comme elle l’a fait en centre-ville. Dans le quartier populaire de Papus (Grand Mirail) et bien d’autres, cela se traduit par la privatisation de l’espace public avec la résidentialisation des immeubles où les locataires doivent payer 10 euros mensuels afin de pouvoir garer leur voiture, sans compter les 10 euros mensuels à débourser pour que le bailleur Toulouse métropole habitat intervienne à l’intérieur des logements pour des travaux de menuiserie ou de plomberie alors qu’auparavant les interventions de l’office HLM étaient gratuites. Dans un contexte d’urgence sociale que vivent de nombreuses familles, c’est une ponction insupportable prélevée dans leurs poches.
Pour les opposant.e.s au stationnement payant, « c’est du racket » contre le libre stationnement totalement gratuit qui était jusqu’ici en vigueur. Ils et elles fustigent la réduction drastique du nombre de places et le fait que des professionnels, tels les aides à domicile, les nounous ou les kinés, etc. devront payer pour se rendre au travail.
Le collectif citoyen toulousain a fait du porte-à-porte, distribué des tracts sur les marchés de proximité, lancé la pétition « Non au stationnement payant à Toulouse » qui a recueilli environ 2 000 signatures et continue à alerter sur les méfaits de ce qu’il considère une « nouvelle taxe qui alourdit le coût de la vie ».
Piedad Belmonte







