Neuf jours pour parcourir la Méditerranée et faire dialoguer les cultures au cinéma. Du 17 au 25 octobre, le festival Cinemed revient à Montpellier avec une programmation foisonnante, entre hommages à de grands noms du 7e art, avant-premières, créations régionales et coups de projecteur sur la Syrie. Une édition marquée par la présence de Raymond Depardon, Sabrina Ouazani ou encore Fernando León de Aranoa.


 

Grands invités de cette édition

 

Raymond Depardon, photographe et cinéaste, est invité d’honneur de cette édition. Il a souvent collaboré avec sa compagne, la réalisatrice et productrice Claudine Nougaret. Au total, 21 films — documentaires, fictions et courts-métrages (en versions restaurées) — seront projetés. Le couple sera présent le dimanche 19 octobre pour présenter Journal de France et participer à une rencontre animée par le journaliste de France Inter, Laurent Delmas. À noter également : à l’occasion de la réouverture du Pavillon Populaire, une exposition consacrée aux photographies en couleurs de Raymond Depardon, intitulée Extrême Hôtel, permettra de découvrir une autre facette de son œuvre.

Autre invité de marque cette année : le scénariste et réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa, qui participe au festival pour la première fois. Son cinéma, à la fois social et empreint d’humour, se retrouve notamment dans Familia, Les lundis au soleil, ou encore A Perfect Day : un jour comme un autre. Il sera présent pour des rencontres les jeudi 23 et vendredi 24 octobre.

Enfin, Sabrina Ouazani, actrice et plus récemment réalisatrice française, est également à l’honneur. Elle participera à plusieurs rencontres les vendredi 24 et samedi 25 octobre, et présentera trois longs-métrages et un court : L’Esquive, Inch’Allah, Des jours meilleurs et On va manquer !

Le festival propose également une rétrospective consacrée au grand réalisateur italien Dino Risi. Ses films, entre comédie et satire sociale, mettent en scène les plus grands acteurs italiens de l’époque. Il sera présent lors d’une rencontre le jeudi 23 octobre. Parmi ses œuvres majeures : Les Monstres, Fantôme d’amour, Le Fanfaron ou encore Une vie difficile.

 

Sélection d’avant-premières à ne pas manquer

 

Vendredi 17 octobre : Ouverture du festival avec François Ozon, présent pour l’avant-première de L’Étranger, adaptation du roman d’Albert Camus.

Lundi 20 octobre : L’Âme idéale, en présence de la réalisatrice Alice Vial, avec Jonathan Cohen et Magalie Lépine Blondeau. Une médecin qui voit les morts vit une histoire d’amour hors du commun.

Lundi 20 octobre : Promis le ciel, d’Erige Sehiri, en sa présence. Le film suit le destin croisé d’une pasteure, d’une mère, d’une étudiante et d’une enfant de 4 ans à Tunis, dans un climat social tendu.

Mardi 21 octobre : Le Gang des Amazones, en présence de la réalisatrice Mélissa Drigeard et d’Hélène Trinidad, l’une des véritables « amazones ». Le film revient sur l’histoire de cinq amies d’enfance ayant braqué sept banques dans la région d’Avignon dans les années 90.

Samedi 25 octobre : Clôture du festival avec l’avant-première de Romeria, en présence de la réalisatrice catalane Carla Simón, dont l’univers visuel a inspiré l’affiche de cette édition.

 

Compétition et jury

 

La présidente du jury de l’Antigone d’Or est la comédienne Ariane Ascaride, qui décernera le prix du meilleur long-métrage le samedi 25 octobre.

9 longs-métrages sont en compétition : Gioia mia, de Margherita Spampinato, La Petite cuisine de Mehdi, de Amine Adjina, Un monde fragile et merveilleux, de Cyril Aris, Le Pays d’Arto, de Tamara Stepanyan, Rue Malaga, de Maryam Touzani, Little Trouble Girls, de Urska Djukic, The Flying Meatball Maker, de Rezan Yesilbas, La Voix de Hind Rajab, de Kaouther Ben Hania et Les Dimanches, de Alauda Ruiz de Azua.

Sur près de 1 000 courts-métrages reçus, moins d’une vingtaine ont été sélectionnés en compétition, dont plusieurs de formats longs (environ 30 minutes), souvent réalisés par des cinéastes désirant aller vers le long-métrage.

Pour le Prix Ulysse Decipro Montpellier Méditerranée Métropole, 8 documentaires sont en lice.

 

Rétrospectives, créations régionales et focus syrien

 

Dans le cadre du centenaire de la naissance du cinéaste égyptien Youssef Chahine, trois films seront projetés, dont Gare centrale, à voir le samedi 18 et le lundi 20 octobre. Ce classique du cinéma égyptien retrace une histoire d’amour dans la gare du Caire.

Dans la section « Regards d’Occitanie », plusieurs documentaires sont à l’honneur, dont Mes fantômes arméniens de Tamara Stepanyan (également en compétition longs-métrages). Des courts-métrages soutenus en région sont aussi projetés, comme Khmerica de Thibaut Amri, Antoine Guide et Lucas Sénécaut, qui suit le parcours de réfugiés politiques cambodgiens ayant grandi aux États-Unis.

Chaque année, le Cinemed met en lumière la jeune création d’un pays du bassin méditerranéen. Pour la 47e édition, une journée est consacrée au cinéma syrien, alors que le régime de Bachar al-Assad a été renversé et que le pays tente de se reconstruire. Depuis la révolution avortée de 2014, de nombreux cinéastes ont continué à témoigner de leur réalité. Une nouvelle génération a émergé, avec des talents prometteurs. Le festival propose 16 courts-métrages, 3 documentaires, ainsi que les longs Le Retour de Meyar Al-Roumi et Le Traducteur de Rana Kazkaz et Anas Khalaf.

Le mercredi 22 octobre, plusieurs tables rondes sont prévues pour débattre des enjeux de la création artistique et de l’industrie cinématographique syrienne. Une exposition de photographies sur la Syrie et la diaspora est également visible au Centre Rabelais durant le festival.

Le Cinemed propose aussi comme chaque année des séances pour le jeune public, la traditionnelle « Nuit en enfer » au cinéma Utopia, vendredi 24 octobre, et de nombreuses rencontres professionnelles.

Sapho Dinh

Tarifs du billet à l’unité et lieux :
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : entre 3,90 € et 6 €

Lieux du festival : Corum, Centre Rabelais, Cinéma Diagonal, Cinéma Utopia, Cinéma Nestor Burma.

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Titulaire d'un master en anthropologie, je me suis penchée sur les questions de migration et de transmission culturelle par le recueil de récits de vie. Mon travail a porté sur les identités vécues de femmes sibériennes. Afin d'ouvrir un dialogue avec les citoyen.ne.s, j'ai par la suite assuré la fonction de médiatrice auprès des publics dans le cadre d'un festival de danse contemporaine réunissant des artistes de différents pays d'Europe de l'Est. La pratique journalistique répond à mon désir de découverte, de partage, de réflexion commune pour rendre visible en usant de différents supports et modes de langage.