Une centaine de journalistes de La Provence prennent la plume pour dénoncer le massacre de journalistes tués à Gaza. Leur lettre n’a pas trouvé de place sur le site du journal provençal mais elle est reprise par d’autres rédactions comme Politis et altermidi.
Cette lettre a été rédigée par une centaine de journalistes de La Provence. N’ayant pas été publiée sur les supports de La Provence, Politis a choisi de la partager par solidarité avec ses équipes et altermidi lui emboite le pas pour les mêmes raisons. Ce texte porte la voix trop rare dans notre pays de journalistes bouleversés et indignés par la mort tragique de près de 200 de nos confrères palestiniens. Nous apportons toute notre solidarité à nos consœurs et confrères palestiniens sciemment visés par l’armée israélienne. Avec ses correspondants de l’UFPJ sur place, altermidi rapporte chaque semaine des faits qui remontent de Gaza pour contourner le blocus de l’information imposé par le gouvernement Netanyahou.
La lettre des journalistes de La Provence part d’un quotidien régional, un fait suffisamment rarissime pour être souligné. Elle exprime un refus du silence. Elle rappelle que le droit d’informer est un droit fondamental et que l’élimination de ceux qui le font vivre doit nous alerter, partout et toujours. Il faudra poursuivre la mobilisation pour que la lumière soit faite et que ces actes criminels ne restent pas impunis. Car ils ne relèvent pas de dégâts collatéraux, mais d’une politique autoritaire de propagande néo-fasciste.
Lettre ouverte de journalistes de La Provence
200 journalistes palestiniens tués : qui demain pour informer à Gaza ?
Nous journalistes de La Provence qui partageons la mer Méditerranée avec nos confrères palestiniens ne pouvons nous taire face à l’horreur qui se déroule. Nous ne pouvons pas nous résoudre à rester silencieux face au massacre de journalistes avec qui nous partageons le même métier dédié à informer.
« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », alerte Reporters sans frontières (RSF). Près de 200 d’entre eux ont été tués par l’armée israélienne depuis le début de ce nouvel épisode du conflit israélo-palestinien déclenché par les attaques du Hamas le 7 octobre 2023.
Ces données émanant d’ONG et de syndicats de journalistes comme RSF ou la Fédération internationale des journalistes (FIJ) sont en constante évolution chaque jour. Car il reste encore des journalistes palestiniens qui œuvrent pour informer le public de ce qui se passe dans cette zone de guerre dans laquelle la presse internationale est interdite d’accès par le pouvoir israélien.
Jamais autant de reporters n’avaient payé un tribut aussi lourd dans un conflit. Ce massacre perpétré par le gouvernement israélien restera gravé. Et ce fait exceptionnel a été au cœur de nombreux débats lors des Assises méditerranéennes du journalisme fin avril à Marseille. Un événement dont La Provence était un partenaire majeur.
La rédaction de La Provence compte 160 journalistes. Le nombre de journalistes palestiniens morts est supérieur à notre collectif de travail.
La rédaction de La Provence compte 160 journalistes. Le nombre de journalistes palestiniens morts est supérieur à notre collectif de travail. Le monde resterait-il silencieux et inactif si autant de journalistes français avaient été assassinés de la sorte ?
Nous appelons nos lecteurs, nos confrères, nos institutions, à défendre ce droit fondamental : celui d’informer et d’être informé.
Signataires
Rislene Achour, journaliste / Emma Adjibou, journaliste vidéo / Anagallis Akinian, journaliste / Laurent Alexandre, journaliste éditeur / Gilles Bader, photoreporter / Carole Barletta, journaliste / Carla Bastoni, journaliste / Maël Baudé-Olivier, journaliste / Jean-Guillaume Bayard, journaliste / Théo Bessard Garel, journaliste / Matthieu Bigouroux, journaliste / Marion Biosse Duplan, journaliste / Gaël Biraud, journaliste / Ethan Bocage, journaliste / Eric Camoin, journaliste / Cyril Castelliti, journaliste / Chanaël Chemin, journaliste rédactrice / Xavier Cherica, journaliste rédacteur / Eloïse Fine, journaliste / Léa Cornu, journaliste / Laurent D’Ancona, journaliste / Julien Danielides, journaliste / Philippe Dauphin, reporter photographe / Iounès Disdier, journaliste / Thomas Duboz, journaliste / Mathias Dugas Oliver, journaliste vidéo / Lucas Emanuel, journaliste / Emmanuelle Fabre, journaliste / Farid Farida / Valérie Farine, photo reporter / Mélanie Ferhallad, journaliste / Ludovic Ferro, journaliste / Gillian Fléqué, journaliste / Damien Frasson-Botton, journaliste / Blandine Fraysse, journaliste / Quentin Gil, journaliste / Léa Goffinet, journaliste / Cyrielle Granier, journaliste / Claire Grazini, journaliste / Paul Guibal, journaliste / Lorenzo Hasni, journaliste / Annabelle Kempff, journaliste / Pierre Korobeinik, journaliste / Olivier Lafont, journaliste éditeur / Fabrice Lamperti, journaliste / Jean-Claude Leblois, journaliste / Guénaël Lemouée, journaliste / Maëlle Lenoir, journaliste / Thomas Leveque, journaliste / Laetitia Lienhard, journaliste / Mathias Lloret, journaliste / Thibault Lopez, journaliste / Sandra Lorenzo, journaliste / Marie-Eve Barbier, journaliste / Bettina Maitrot, journaliste / Jean Christophe Magnenet, journaliste / Antoine Marigot, journaliste / Julien Mauplat, journaliste / Lyse Mauvais, journaliste / Myrtille Mayaud-Dequero, journaliste / Eric Miguet, journaliste / Alexandre Mistretta, journaliste / Yann Noailles, journaliste / Jeremy Noé, journaliste / Ryad Ouslimani, journaliste / Franck Pennant, reporter photographe / Edson Pesce, journaliste vidéo / Julien Philipakis, journaliste / Noé Philippot, journaliste / Nicolas Puig, journaliste / Florence Raccasi, journaliste / Mohamed Rachedi, journaliste / Amandine Rancoule, journaliste / François Rasteau, journaliste / Jérôme Renaud, journaliste / Clair Rivière, journaliste / Bérénice Rolland, journaliste / Mathilde Ruchou, journaliste / Luca Salvatore, journaliste / Enora Seguillon, journaliste / Melissa Simon, journaliste / Jonathan Sollier, journaliste / Marine Stromboni, journaliste / Delphine Tanguy, journaliste / Malik Teffahi-Richard, journaliste / Sabrina Testa, journaliste / Gabrielle Thomas / Ludovic Tomas, journaliste / Hugo Tortel, journaliste / Mathis Tropini, journaliste / Sarah Ugolini, journaliste / Nicolas Vallauri, reporter photographe / Arnaud Vitalis, journaliste / Véran Escoffier, journaliste / Laetitia Gentili, journaliste / Audrey Avesque, journaliste / Frédérique Gros, journaliste / Théa Achterfeld, journaliste vidéo.
Ensemble, exigeons :
- un cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus de Gaza
- l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population
- la protection des journalistes à Gaza, en Cisjordanie et au Liban
- la libération des otages israéliens
- la libération des prisonniers palestiniens détenus par milliers sans jugement en Israël
- une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
- l’évacuation des journalistes et de leurs familles qui souhaitent quitter Gaza
- l’entrée des journalistes étrangers à Gaza.