« Tout rassemblement dans les 17 communes tarnaises du tracé autoroutier de l’A69 “est interdit” du jeudi 3 juillet à 8 heures jusqu’au lundi 7 juillet à 20 heures », précise la préfecture, alors que les opposants au projet préparent un grand week-end de mobilisation festif du 4 au 8 juillet.


 

Le préfet du Tarn a annoncé mardi 1er juillet avoir interdit par arrêté tout rassemblement d’opposants à l’autoroute A69 en prévision de la nouvelle mobilisation prévue contre le projet contesté de liaison entre Toulouse et Castres. Selon lui, les manifestations précédentes avaient donné lieu à des « violences graves et répétées ».

Plusieurs milliers de personnes sont attendues de vendredi à dimanche avec la volonté d’« enterrer » le projet d’autoroute de 53 km. Or, « à ce jour, aucune organisation ni association n’a déclaré assumer la responsabilité juridique de cet événement » fait savoir le communiqué préfectoral.

Lundi, les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne avaient annoncé avoir pris des mesures de police spécifiques, visant par exemple le transport de matériaux combustibles. Les autorités estiment nécessaire de « réglementer temporairement le port et le transport de matériel ou carburant pouvant servir à la confection d’engin incendiaire », soulignaient-elles dans des arrêtés datés de vendredi.

 

« ne pas les laisser poursuivre la politique du fait accompli»

 

L’A69 c’est toujours non !  font valoir les opposants au projet autoroutier qui appellent à un grand  Rendez-vous les 4, 5 et 6 juillet « pour qu’ils ne recommencent jamais ! »

« Il n’est pas question de les laisser poursuivre la politique du fait accompli, remettre en route les tractopelles et reprendre le saccage », assure les Soulèvement de la Terre dans un communiqué de presse

Le 27 février dernier, le tribunal administratif de Toulouse jugeait l’autorisation environnementale de l’A69 illégale. Il estimait les dommages irréversibles, que cette autoroute allait entraîner, beaucoup trop importants au vu des « bénéfices très limités qu’aurait ce projet pour ce territoire et ses habitant.e.s ». Mais le tribunal administratif de Toulouse a offert un sursis exécutoire pour que l’entreprise de BTP NGE puisse continuer les travaux en attendant la nouvelle décision du tribunal sur le fond.

Autre revers pour les opposants à l’A69 :  la majorité présidentielle a fait adopter en commission mixte paritaire une proposition de loi inscrivant une « raison impérative d’intérêt public majeur», pour sécuriser la reprise du chantier de l’autoroute contestée.

 

Les travaux ont repris mi juin sous étroite surveillance policière

« À l’heure où les pro-autoroutes tentent par tous les moyens de piétiner la décision de justice en première instance, nous voulons aussi nous rassembler pour leur signifier haut et fort que cette décision était la bonne. Les manœuvres pour imposer sa loi quand la population et les juges font barrage sont caractéristiques d’une contraction autoritaire du pouvoir, soulignent les opposants.

La mobilisation de ce week-end, vise à  «préparer notre résistance pour les mois à venir pour que le chantier soit le moins avancé possible le jour du jugement de l’appel sur le fond et éviter ainsi que nos élus et lobbies Tarno-Tarnais n’aboutissent dans leurs manipulations pour en arriver à une situation du « fait accompli » pour contourner la justice », explique le collectif La Voie est libre.

«Nous voulons aujourd’hui prolonger cette résistance porteuse d’espoir dans une époque de ravage écologique et social, confirment les Soulèvement de la Terre. Nous voulons nous retrouver avec celles-ceux qui se sont mobilisé.e.s localement, celles et ceux qui sont venu.e.s des 4 coins de la France et catalyser l’élan qui nous a réuni.e.s et qui finira par porter ses fruits ».

 

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