Le Madleen, le voilier qui transportait les militants espérant « briser le blocus israélien » imposé à Gaza a été arraisonné dans la nuit de dimanche à lundi.


 

Douze militants, dont l’eurodéputée LFI franco-palestinienne Rima Hassan et l’activiste écologiste Greta Thunberg, rêvaient de « briser le blocus israélien » imposé par Israël à la bande de Gaza depuis plus d’un an. Parti d’Italie il y a près de 10 jours à bord d’un voilier renommé Madleen, le groupe a été intercepté par l’armée israélienne avant d’atteindre leur destination, dans la nuit de dimanche à lundi. Les militants ont été transférés vers l’aéroport lundi soir pour être rapatriés dans leurs pays respectifs.

Le navire humanitaire, surnommé « yacht selfie » par Israël, a été arraisonné par le commando Shayetet 13 de la marine et l’unité de sécurité portuaire Snapir, selon la presse israélienne, alors qu’il se trouvait à une centaine de kilomètres de l’enclave, précise le Times of Israel. « L’État d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus de Gaza », avait averti dimanche le ministre de la Défense, Israël Katz. « La zone maritime de Gaza reste une zone de conflit active, et le Hamas a déjà exploité les routes maritimes pour des attaques terroristes, y compris le massacre du 7 octobre », a de son côté avancé le ministère des Affaires étrangères. Alors que les militants, leurs soutiens et Amnesty international ont dénoncé une violation du droit international.

La communication de l’armée israélienne autour de la Flottille de la liberté semble avoir été extrêmement réfléchie. Dans une tentative apparente de vouloir apaiser les inquiétudes autour de la santé des militants, l’armée a publié sur X une photo de Greta Thunberg « de bonne humeur » alors qu’un soldat lui tend un sandwich.

Emmanuel Macron a « demandé  de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France » de ses six ressortissants. En France, de nombreux rassemblements se sont tenus en signe de soutien aux militants du Madleen : à Paris, place de la République, à Lille, Strasbourg, Toulouse, Marseille ou encore Montpellier.

Avant de renvoyer les militants dans leur pays, le ministre d’extrême droite de la Défense, Israël Katz, a dit avoir ordonné à l’armée de montrer « les vidéos d’horreur du massacre du 7 octobre 2023 » aux passagers du bateau, pour que « Greta l’antisémite et ses amis, partisans du Hamas, voient exactement quel type d’organisation terroriste est le Hamas ». Le groupe a refusé de regarder les images, a-t-il informé quelques heures plus tard.

Malgré l’échec du projet de la Coalition de la flottille pour la liberté, la traversée du Madleen a inspiré d’autres militants propalestiniens. En Tunisie, des centaines de personnes, principalement des Tunisiens, ont pris le départ lundi à bord d’autocars à destination de la bande de Gaza avec l’intention déclarée de « briser le blocus israélien », selon les organisateurs.

Avec AFP

Photo. Une capture d’écran, fournie par la coalition Flottille pour la liberté, montrant les activistes avec les mains en l’air alors qu’ils sont interceptés par les forces israéliennes.