Samedi 31 mai, à Puget-sur-Argens, Hichem Miraoui, Tunisien de 45 ans, a été tué par balle par son voisin, Christophe B. Les appels au meurtre sur les réseaux par de sombres individus de la mouvance identitaire, totalement décomplexés, se multiplient.


 

Près de cinq semaines après le meurtre d’Aboubakar Cissé, jeune Malien de confession musulmane poignardé à mort, le 25 avril, dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), un nouveau drame raciste et islamophobe a eu lieu cette fois dans le Var. Samedi 31 mai, à Puget-sur-Argens, Hichem Miraoui, Tunisien de 45 ans, a été tué par balle par son voisin, Christophe B., 53 ans, qui a également tenté d’abattre Akif B., jeune Turc de 25 ans, le blessant à la main.

Pour les  meurtres d’Aboubakar Cissé et d’Hichem Miraoui, la justice a retenu le racisme comme circonstance aggravante, mais cette fois, contrairement à l’affaire de l’assassinat d’Aboubakar Cissé, la justice a chargé le Parquet national antiterroriste (PNAT) des investigations.

En effet, le tueur présumé partageait depuis des années des messages à caractère haineux. Des vidéos, auxquelles ont eu accès des confrères du journal Le Monde, ont été postées sur son réseau social. L’homme appelle « les Français à se réveiller … face aux islamiques et aux sans-papiers » et à aller les chercher où qu’ils soient. Le quinquagénaire revendique ses actes : « Là, j’ai dégommé les deux, trois merdes qui étaient près de chez moi pour commencer, parce qu’il fallait les éliminer (…) Tenez-vous à carreau les bicots, car des mecs comme moi, il va y en avoir plein, plein, tenez-vous à carreau » (Var Matin).

Les appels au meurtre sur les réseaux par de sombres individus de la mouvance identitaire, totalement décomplexés, se multiplient.

Citons par exemple et entre autres, la star de la fachosphère, Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez du groupe Vengeance patriote, qui avait simulé, en 2021, l’exécution d’un membre de la France insoumise. Affublé d’un treillis militaire, le Youtubeur tirait avec des armes à feu sur un mannequin représentant un électeur LFI, ensuite lardé de coups de couteau.

Il récidivait, il y a quelques jours, dressant un tableau digne du Ku Klux Klan, de nazis ou de Daesh, souhaitant « faire le ménage » pendant 1 an pour purger la France, avec l’assentiment de la police, « à 90% ou à 115% d’extrême droite », en faisant « des exemples, un peu graphiques un peu visuels » en pendant, « sur des fils courts sur des branches un peu tordues »,  des « Nahel ». 

Pour ce genre de propos et de mise en scène, ce sinistre personnage a été, à plusieurs reprises, ou simplement entendu ou condamné à des amendes parfois assorties de prison avec sursis pour « provocation publique non suivie d’effet à la commission d’atteintes à la vie ».

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