L’État se prononcera le 7 août sur le renouvellement de l’autorisation accordée à Nestlé Waters d’exploiter les forages de la source Perrier.
Les salarié.e.s de l’usine de Vergèze soutenus par les élu.e.s locaux.ales reprennent leur souffle après que la préfecture du Gard a précisé poursuivre « l’instruction de la demande de renouvellement de l’autorisation » accordée à Nestlé pour exploiter ses forages de Vergèze. Conseiller.ière.s municipaux.ales, communautaires, départementaux.ales, député.e.s, sénateur.trice.s, étaient convoqués hier, par le préfet Jérôme Bonet, tous attendaient la décision concernant l’avenir de la célèbre marque d’eau gazeuse française, propriété de Nestlé Waters, avec inquiétude.
Suite à une enquête, début 2024, le groupe Nestlé avait publiquement reconnu avoir utilisé par le passé des traitements interdits (ultraviolets et charbon actif), puis les avoir remplacés par un système de microfiltration « cartouche à 0,2 micron », qui sont également interdits , pour « assurer la sécurité alimentaire » des produits.
« Un traitement interdit en a remplacé un autre. Le gouvernement, qui avait validé le plan de transformation de Nestlé Waters, est lourdement fautif », a réagi le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille mise en place en novembre et dont le rapport est attendu le 19 mai.
Lors de la réunion qui s’est tenue hier dans le Gard, le représentant de l’État a annoncé mettre en demeure l’industriel de retirer, dans les deux mois, le système de microfiltration à 0,2 micron (système illégal mis en place en 2023). Concernant le renouvellement de l’autorisation d’exploiter les forages de la source Perrier, point le plus attendu par les Gardois, le préfet a annoncé qu’il se positionnera le 7 août.
Dans un communiqué, Nestlé Waters France a annoncé sa volonté de se conformer à la demande du préfet du Gard. Ce sursis pour Nestlé Waters a suscité un certain soulagement chez les salarié.e.s de l’usine de Vergèze. Située à 20 kilomètres de Nîmes, elle fait vivre un millier d’emplois directs, et quelques centaines d’autres indirects dans un département où l’emploi se fait trop rare pour inquiéter véritablement la multinationale dont les agissements démontrent qu’elle a fait peu de cas des normes de sécurité sanitaire.
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