Fin de saison précoce au Domaine d’O de Montpellier avec la pièce de Myriam Muller, les 12 et 13 mars.
Elena – Nécessité fait loi, c’est quasiment un thriller de théâtre, adaptation du scenario d’un film du tandem Neguine/Zviaguintsev, prix spécial du jury à Cannes, en 2011. Une expérience multiple, un huis-clos ouvert sur nombre de questions.
Tragédie ou comédie ? Myriam Muller n’en est pas à sa première reprise de scénario, ayant réussi l’expérience dès 2018 avec Breaking the Waves, et son Elena de 2023 semble prolonger à Montpellier la récente Journée des Droits des Femmes, à travers la domination, les souffrances que subit l’héroïne.
Infirmière, Elena a épousé Vladimir, un ex-patient, riche businessman, dont elle est devenue la servante racisée de chaque instant. Le drame se noue entre un riche appartement, son inéluctable cuisine, et le logement précaire de ses enfants. Lorsque le mâle dominant refuse l’aide financière qu’elle sollicite pour aider son petit-fils, la situation bascule.
Myriam Muller qui reconnaît comme références Bergman, Tarkovski et Chantal Akerman, installe le public au plus près des comédiens grâce à la présence constante de la vidéo, une plongée dans l’âme des personnages. Et un autre regard, car elle précise : « Je m’en sers aussi comme d’une métaphor. »
Amour et patriarcat, impossible échange social et financier, aliénation et dépendance, tout est à découvrir avec Elena et Myriam : « Cette histoire est une affaire de points de vue, comme la vie, comme les rapports humains ».
M. F.
Elena – Nécessité fait loi, adaptation et mise en scène de Myriam Muller, avec Garance Clavel, Nicole Dogué, Olivier Foubert, Hadrien Heaulmé, Sophie Mousel, Alexandre Trocki, Jules Werner & l’enfant Gaspard Calimente-Colla,
les 12 et 13 mars à 20h, au Théâtre Jean-Claude Carrière, Domaine d’O de Montpellier,
8 à 25 €. domainedo.fr.
Photo 1. Une conquête sociale est un asservissement… L’histoire d’Elena interroge. Crédit photo. J. Unsen
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