L’acharnement d’Israël contre Beyrouth révèle, par contrecoup, le traumatisme psychiatrique infligé par la capitale libanaise aux Israéliens, en s’opposant, d’abord, victorieusement à l’invasion israélienne de 1982 ; puis, grâce à la guérilla pratiquée par le Hezbollah, à forcer l’État Hébreu à se retirer du Liban, sans négociations, ni traité de paix — fait unique dans la polémologie contemporaine ; enfin, à abroger par suite d’un soulèvement de la population beyrouthine, le traité de paix conclu sous forte pression américaine entre le Liban et Israël, fait unique au Monde ; Beyrouth, la capitale du plus petit arabe, sans aviation ni marine du fait du véto occidental pour sécuriser l’espace aérien israélien, a ainsi néanmoins glané le titre de « Viêtnam d’Israël ».
Retour sur Beyrouth, la capitale la plus frondeuse du Monde arabe, à l’épicentre des conflits du Moyen-Orient.
« La mère de toutes les villes du récit de la résistance arabe. L’auteur dédie ce papier à la génération de la relève du Liban et du Monde arabe afin qu’elle échappe aux travestissements des faits, qu’elle prenne l’exacte mesure du nanisme politique de ses dirigeants… à titre de contribution à sa pédagogie politique, en guise de dette d’honneur de l’auteur envers son pays d’origine en ce que le Liban, en ces temps de sectarisme, est l’unique pays au Monde où chrétiens et musulmans, sunnites et chiites se partagent le pouvoir. »
Papier remis en ligne le 13 avril 2015 à l’occasion du 40e anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise.
Beyrouth, 40 ans après
40 ans se sont écoulés depuis la sinistre fusillade d’Aïn Al Remmaneh, dans la banlieue sud-est de Beyrouth, et depuis lors beaucoup d’eau a coulé sous combien de ponts brisés. Quarante ans plus tard, alors que les Libanais émergent titubant d’une longue nuit de sang et de fureurs, leur pays, à l’ombre de l’accord de Taëf1 (1989), acte fondateur d’un Liban normalisé, a abordé le XXIe siècle en lente convalescence miraculeusement rescapé de quatorze ans d’une guerre sans répit ni merci, accablé par la surcharge de neuf ans d’une gestion erratique menée sous le premier mandat de la deuxième République Libanaise (1990-1998).
Dans la mémoire collective de la nation défile, en surimpression, la trajectoire des principaux protagonistes d’un drame qui a tourné à l’hécatombe, décimant deux classes d’âge — la génération de la relève —, mutilant physiquement et psychiquement le tiers de la population active de ce pays de trois millions d’habitants jadis à l’avant-garde, aujourd’hui à l’arrière ban de la constellation des États du Moyen-Orient.
Répertorié dans l’histoire comme la première guerre civile urbaine de l’époque contemporaine, précurseur des guerres modernes d’épuration ethnique, ce drame, par son ampleur, fera l’objet d’un enseignement dans les académies militaires. Piètre consolation pour un pays en état d’apnée à la recherche de son âme au moment où le Moyen-Orient s’engouffre dans une frénétique confusion vers une problématique pacification diplomatique sous les fourches caudines d’Israël et des États-Unis.
Chefs de guerre, grands ou petits, fiers ou crapuleux, qui pendant vingt ans ont sillonné le pays, parfois d’une manière sanglante, que sont-ils devenus ? Héritiers politiques des pères de l’Indépendance, Bachir Gemayel, Tony Frangieh, Dany Chamoun, chefs charismatiques de l’équipée chrétienne, ont été tués dans leurs propres fiefs par leurs propres frères d’armes alors qu’ils rêvaient de passer à la postérité en tant que bâtisseurs d’un État fort et souverain, havre de la chrétienté d’Orient, tandis que le chef de file des chrétiens modérés, Raymond Eddé, était forcé à l’exil sous la pression de la traque phalangiste et des artilleurs syriens lancés à ses trousses.
Leurs vis-à-vis de l’hétéroclite coalition palestino-progressiste ont connu un sort quasi-identique. Premier dans l’ordre des trépassés, le chef druze du camp progressiste libanais, Kamal Joumblatt, a été lui aussi assassiné le 16 mars 1977 dans son propre fief. Pourfendeurs du défaitisme arabe, principaux animateurs de la lutte armée et la révolte palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, Abou Jihad (Khalil Al Wazir), responsable militaire de la guérilla palestinienne, et Abou Iyad (Salah Khalaf), chef du renseignement, ont péri eux aussi de mort violente. Symboliquement, comme pour signifier l’échec de leur projet, dans l’un des endroits les plus éloignés de la Palestine, en Tunisie, leur troisième lieu d’exil après la Jordanie et le Liban, pays réputé davantage pour son mercantilisme que pour son militantisme. Le militaire Abou Djihad par un commando israélien, le second Abou Iyad, suprême infamie pour cet homme du renseignement, par des membres de sa propre garde.
La coalition, elle, a volé en éclats. Son chef Yasser Arafat qui rêvait de transformer radicalement le Monde arabe, galvanisé par le mot d’ordre d’une « Révolution jusqu’à la victoire », a fait l’objet d’un confinement jusqu’à sa mort, et, l’autorité de son successeur est âprement contestée par ses anciens partisans happés par la tentation intégriste, sous la tutelle sourcilleuse de ses deux parrains l’Égypte et Israël.
Jamais personne n’avait imaginé qu’une telle détonation allait engendrer pareille conflagration. Nul ne s’était jamais hasardé à prédire un cataclysme si interminablement dévastateur. Ce jour-là, pourtant, Beyrouth se berçait sous un dimanche ensoleillé du printemps méditerranéen, vaquant à la célébration rituelle de la « Fête des Rameaux ». Alors que le président libanais Soleimane Frangieh était hospitalisé d’urgence pour une intervention chirurgicale, 27 passagers d’un car palestinien étaient fauchés par la mitraille dans le quartier chrétien d’Aïn Al Remmaneh, à la lisière des agglomérations populeuses de Beyrouth.
La fusillade, sombre présage, éclate dans la quinzaine qui voit la chute de Phnom Penh et de Saïgon, les deux bastions américains en Asie dans la lutte contre le communisme international, à l’apogée de la guerre froide soviéto-américaine. C’était le 13 avril 1975, date généralement retenue pour le début d’une guerre qui va saper les fondements du Liban, briser sa cohésion nationale et la cohabitation libano-palestinienne, rompre la solidarité arabe et enrichir de surcroît le martyrologe contemporain de certains de ses plus dramatiques épisodes. Qu’on en juge.
Le lendemain de cette fusillade, Beyrouth tant vantée alors pour sa convivialité intercommunautaire se crispe et se tétanise avant de basculer dans la guerre civile. Les objectifs initiaux de la guerre vont vite être dépassés et les rivalités interconfessionnelles vont s’enchevêtrer avec les enjeux stratégiques des puissances régionales — Arabie saoudite, Égypte, Israël, Syrie, Irak, Iran et Libye —, et de leurs parrains respectifs — les États-Unis et l’Union Soviétique — pour transformer ce paisible pays en un polygone de tir permanent de la technologie militaire de l’après-Viêtnam.
La route internationale Beyrouth – Damas, veine jugulaire de la métropole libanaise vers l’hinterland arabo-musulman, devient la ligne de démarcation de deux univers qui ne cesseront dès lors de graviter dans des orbites différents.
À l’arrière-plan des pourparlers de paix égypto-israéliens, sur fond de conflit irako-iranien, les protagonistes se rejetteront mutuellement la responsabilité d’un conflit aux multiples rebondissements. Ils feront flamber dans une sorte de Potlatch2, rituel d’ostentation et d’autodestruction dans les sociétés primitives, le Saint-Georges et le Phoenicia, joyaux de l’industrie hôtelière de l’Orient. Pour alimenter leur trésor de guerre, ils pilleront la British Bank of Middle East et les autres établissements de la célèbre Rue des banques.
Telle une sarabande mortifère, La Quarantaine, Damour, Tall El Zaatar en 1976, puis Sabra et Chatila en 1982 passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations de la déraison humaine. La Kalachnikov, le fusil d’assaut soviétique symbole des luttes de libération du tiers-monde et son équivalent américain, le M16, seront vite déclassés au profit des batteries de D.C.A. transformées en mitrailleuses à tirs rapides. Elles-mêmes seront supplantées par les missiles sol-sol français Crotale et soviétique GRAD, puis par les bombes à implosion lâchées lors du siège de Beyrouth en juin 1982 par les Israéliens à la poursuite des dirigeants palestiniens. Le point d’orgue sera atteint en 1983-1984 par la terrifiante artillerie de marine du destroyer américain « New Jersey » rescapé de la 2e guerre mondiale et remis en service pour la circonstance.
En février 1984, neuf ans après la fusillade de Beyrouth, la plus importante armada de l’après-guerre était déployée aux larges des côtes libanaises. S’y côtoyaient à quelques encablures, la flotte soviétique dont les alliés syriens s’opposaient à la constitution d’un axe proaméricain Le Caire Tel-Aviv Beyrouth, et la marine de guerre de quatre pays de l’Otan (États-Unis, France, Grande Bretagne, Italie), accourus deux ans plus tôt sous la bannière de la Force multinationale occidentale pour assurer l’évacuation des combattants palestiniens retranchés dans Beyrouth assiégée.
Derniers arrivés, les Occidentaux partiront les premiers sous le coup de boutoir d’une mystérieuse organisation à l’efficacité redoutable, le Jihad islamique. Les uns, les États-Unis, sans délai, les autres, les Français, sans précipitation, laissant en 18 mois près de 300 victimes tués dans des attentats à Beyrouth contre les quartiers généraux américains et français. Les Israéliens, sollicités dès 1976 par le camp chrétien, prennent pied au sud Liban en 1978 avant de pousser aux portes de Beyrouth quatre ans plus tard, en 1982. Au printemps 1985, opérant une retraite sans gloire sans avoir rempli leurs objectifs initiaux, ils dénombreront près de 600 tués et 3 000 blessés dans ce que l’un des leurs qualifiera de « Guerre des dupes ». Les Palestiniens, auparavant, avaient perdu leur sanctuaire libanais où ils étaient implantés militairement depuis 14 ans.
Génération orpheline d’un espoir révolutionnaire, la coalition palestino-progressiste, jadis fer de lance de la contestation arabe, s’est, elle, disloquée dans un rejet mutuel, supplantée par des guérilleros du type nouveau : les combattants islamistes, lesquels tiendront l’Occident en haleine pendant près d’une décennie avec l’infernale spirale des otages, dont la plus illustre victime sera paradoxalement le plus brillant représentant de la jeune génération d’arabisants occidentaux, le Français Michel Seurat3. De tous les protagonistes, seuls les Syriens subsisteront, devenant désormais un élément incontournable de l’échiquier libanais.
Les Chrétiens libanais repliés dans le « Marounistan4 », selon l’expression du journaliste américain Jonathan Randall, chercheront à compenser leur solitude par une dévotion sans limite à la mémoire de leur chef fédérateur Bachir Gemayel. Une poignée de ses fidèles nostalgiques se révoltera en mars 1985 contre son frère et successeur le président Amine Gemayel, lequel à la fin de son mandat, suprême humiliation pour un seigneur du terroir, sera interdit de séjour dans son propre pays.
Dans la foulée, le camp chrétien, comme décapité, basculera dans un cycle de violence, culminant en 1989 avec le combats des chefs qui mettra aux prises le chef des milices « La mère de toutes les villes du récit de la résistance arabe. L’auteur dédie ce papier à la génération de la relève du Liban et du Monde arabe afin qu’elle échappe aux travestissements des faits, qu’elle prenne l’exacte mesure du nanisme politique de ses dirigeants… au général Michel Aoun, commandant de l’armée régulière et chef du gouvernement transitoire. Cette guerre fratricide aura dévasté le camp chrétien beaucoup plus durablement que l’ensemble du conflit libanais et dont l’épilogue sanglant aura achevé de désorienter la communauté catholique du Liban et, au-delà la chrétienté d’Orient.
Dans cette ambiance de folie meurtrière, le président élu René Mouawad connaîtra un magistère aussi éphémère que son prédécesseur Bachir Gemayel et un sort tragiquement identique. Il périra sous les bombes, fait symptomatique, le 22 novembre 1989, jour anniversaire de l’Indépendance du Liban, alors que les derniers en date des belligérants chrétiens étaient renvoyés dos à dos, le général Aoun en exil à Paris et Samir Geagea en prison.
De ces péripéties guerrières, la fonction politique de Beyrouth et le rôle économique du Liban en pâtiront inexorablement. Naguère ville d’avant-garde et haut lieu du cosmopolitisme, concentrant les succursales d’une centaine de banques parmi les plus importantes du monde, Beyrouth, sous l’ombre tutélaire de deux établissements de renom, l’Université américaine (AUB) et l’Université pontificale des Pères Jésuites (USJ), a favorisé l’éclosion culturelle et la cohabitation intellectuelle de personnages aussi antinomiques que Georges Habbache, médecin, chrétien, palestinien, marxiste, chef du Front Populaire pour la Libération de Palestine, diplômé de l’Université américaine et l’un des plus virulents partisans de la guérilla anti-américaine, Jalal Sadek Al Azm, un intellectuel musulman pourfendeur dans deux ouvrages retentissants de l’intelligentsia arabe et de la religiosité musulmane ou encore le célèbre poète libanais Chrétien Said Akl, auteur des hymnes les plus majestueux à la gloire de l’Islam et de l’arabisme, particulièrement de la dynastie omeyyade de Damas.
Au crépuscule de sa vie, Georges Habbache, frappé de paralysie politique par l’effondrement de son allié soviétique et la défection de ses soutiens arabes sera frappé, par réaction somatique, d’hémiplégie. Quant au philosophe syrien, banni du Liban, il dispensera son enseignement à la prestigieuse université de Princeton (États-Unis), alors que le poète libanais, prix Lénine de la Paix, opérant une reconversion sans gloire, versera dans un militantisme religieux à l’image de bon nombre de ses coreligionnaires.
Capitale surdimensionnée, à contre-courant du monde arabe dont elle secouera régulièrement la léthargie, Beyrouth a compensé par une fonction tribunitienne la défaite historique du nationalisme arabe, donnant le ton à toutes les manifestations de protestation panarabes. Toutes les chapelles du nationalisme, du marxisme et du fondamentalisme politique ou religieux y avaient pignon sur rue et disposaient de journaux forts documentés sur la situation de leur pays d’origine, à la plus grande satisfaction et au plus grand bénéfice de près de 500 correspondants de la presse internationale accrédités à Beyrouth, qui faisait office en la circonstance de capitale régionale de l’information.
Abritant avant-guerre près de 3 000 imprimeries et une centaine de maisons d’édition, Beyrouth a produit une littérature politique supérieure en quantité et souvent en qualité à la totalité des pays arabes, et se jouant de la censure — courante dans ces pays —, en a assuré la diffusion.
Dans les années 1960-1970, en plein boom économique, à proximité des boîtes de nuit les plus luxurieuses d’Orient, les Beatles et la philosophie psychédélique de l’américain Timothy Leary pâtiront à Beyrouth de l’attrait qu’exerçaient sur les jeunes militants arabes les œuvres du grand timonier chinois Mao Zedong ou les écrits du triptyque universitaire de la révolte étudiante de Mai 1968 en France, l’économiste Charles Bettelheim, le philosophe Louis Althusser et le politologue Níkos Poulantzás.
Pendant qu’une bonne partie de la planète vibrait aux exploits fantasmagoriques de James Bond ou compatissaient aux souffrances d’Aly MacGraw dans « Love Story », Beyrouth, signe prémonitoire, réservait sa plus forte audience au film de Costa Gavras « Z » sur les agissements de la CIA, la centrale américaine du renseignement, dans un pays méditerranéen proche du Liban.
C’est dans Beyrouth que la Résistance palestinienne a trouvé aide et refuge après le septembre noir jordanien5 (1970) et que se sont aguerris les premiers chefs des pasdarans6 iraniens, tombeurs de la dynastie Pahlévi, bastion américain de la zone pétrolifère du Golfe. C’est dans cette ville encore que tous les opposants arabes, bourgeois ou révolutionnaires, capitalistes ou déshérités, en délicatesse avec les autorités de leur pays, en rupture de ban avec leur société d‘origine, ont cohabité pêle-mêle aux côtés des maquisards pourchassés du Golfe à la Méditerranée, aussi bien les Arméniens de l’ASALA (Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie) que les Kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), les Somaliens ou les Érythréens, les Saoudiens et les Yéménites regroupés au sein du Front de Libération de la Péninsule Arabique. C’est dans cette ville enfin assiégée par les Israéliens en juin 1982 que Yasser Arafat assurera avoir humé dans son sanctuaire transformé en camp retranché « les senteurs du paradis » (Rawaeh Al Jannah), le pressentiment de l’au-delà.
René Naba
Écrit le 13 avril 2015, mis à jour le 23 octobre 2024. Article remis en ligne pour expliquer sans le justifier, l’acharnement israélien contre Beyrouth.
Notes:
- L’accord de Taëf vise à mettre un terme à près de quinze ans de guerre civile. En 1989, dans le contexte de la guerre au Liban, la Ligue des États arabes tente de trouver une solution au conflit qui a débuté en 1975. Trois États membres, le Maroc, l’Algérie et l’Arabie Saoudite forment un Comité tripartite afin de tenter une médiation entre les acteurs de ce conflit, les groupements libanais et la Syrie. cette « troïka » invite les députés libanais à discuter de l’avant-projet d’un document d’entente nationale, développé par les médiateurs arabes en concertation avec la Syrie. Lors d’une réunion organisée à Taëf en Arabie saoudite en octobre 1989, plusieurs décisions sont prises : sur la politique libanaise et sur les relations entre le Liban et la Syrie.
- En plus de ses fonctions de redistribution économique et de filiation, le potlatch maintient la solidarité communautaire et les relations hiérarchiques au sein des communautés et des nations, ainsi qu’entre celles-ci.
- Michel Seurat est un sociologue et chercheur au CNRS dont les travaux portent notamment sur l’islam politique en Syrie et la guerre civile libanaise. En 1983, il publie avec Olivier Carré un livre sur les Frères musulmans sous le pseudonyme de Gérard Michaud. Michel Seurat a été enlevé en 1985 au Liban par l’Organisation du Jihad islamique libanais, une organisation terroriste clandestine soupçonnée d’être un prête-nom du Hezbollah, mouvement chiite pro-iranien, dans le cadre d’un « chantage politico-financier entre la France et l’Iran ». L’Iran fait pression sur la France pour qu’elle libère Anis Naccache, terroriste condamné par la justice française à la prison à perpétuité, pour qu’elle rembourse la somme d’un milliard de dollars prêtés par l’Iran au Commissariat à l’énergie atomique, et pour qu’elle cesse ses livraisons d’armes à l’Irak (la France ayant pris parti pour l’Irak, dans le contexte de la guerre Iran-Irak). IMichel Seurat meurt à Beyrouth en 1986 des suites d’une maladie aggravée par son enlèvement et sa séquestration.
- Les Phalanges furent la première faction libanaise à créer son propre canton à la fin de 1976, appelé tantôt canton de Beyrouth-Est, tantôt « pays chrétien », « enclave maronite » ou « Marounistan ». Couvrant une superficie de 2 000 kilomètres carrés, le canton comprenait le district de Metn, la majeure partie du district de Kesrouan, ainsi que Beyrouth-Est, et les districts côtiers de Jounieh, Amsheet, Byblos et certaines parties de Batroun.
- Le 17 septembre 1970, le roi Hussein de Jordanie lance son armée contre les camps de réfugiés palestiniens qui se trouvent sur son territoire. L’armée encercle les camps autour de la capitale, Amman, et les bombarde massivement et sans répit. Les fedayin de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) résistent pendant dix jours mais finiront par cesser le combat sur injonction de la Ligue arabe. Le bilan des victimes civiles, bien qu’il varie selon les sources, est estimé à 3 000 morts et 10 000 blessés.
- Dépendant directement du guide suprême de la révolution, Ali Khamenei, les pasdarans qui représentent le bras armé le plus puissant du régime iranien pour protéger la République islamiste est le principal mécanisme répressif au sein du pays.