Les représentants de la coopérative Le Média qui avait défendu devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) l’accès de l’information indépendante à la TNT se sont malheureusement fait recaler.


 

Alors que les autorisations de diffusion par voie hertzienne de quinze services de télévision arrivent à échéance en 2025, Le Média décide en mai 2024 de postuler à l’obtention d’une fréquence qui serait dédiée essentiellement à l’information sociale, économique et politique. Le 12 juillet, le titre présente devant l’Arcom son projet de chaîne Le Média TV auquel sont associés plusieurs médias de la presse indépendante, entre autres « Politis », « Frustration », « Reporterre », « Regards », « Street Press »… Lors de l’audition, la question des fréquences de la TNT acquises aux grandes chaînes, l’objectif de représentation pluraliste de la presse indépendante de gauche, le désintérêt de la jeunesse pour les médias mainstream et le contexte politique actuel sont notamment mis en avant.

Le 24 juillet, l’Arcom rend sa décision : l’accès à la TNT est refusé à Le Média. L’autorité choisit également de ne pas renouveler les fréquences TNT de C8 et de NRJ12 qui sont attribuées aux projets de nouvelles chaînes dont Ouest-France (OF TV) et CMI France (RéelsTV), le groupe du Tchèque Daniel Kretinsky.

L’Arcom dit avoir appréciée « l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme des courants d’expression socio-culturels. L’Autorité va désormais établir des conventions avec chacun des candidats retenus, condition indispensable à la délivrance d’une autorisation d’usage de la ressource radioélectrique sur la TNT, d’une durée maximale de dix ans. »

Suite à cette décision, les réactions sur les réseaux sont vives à l’encontre de l’Arcom accusée d’être « un organe de censure » et de « collabos » pour avoir validé Cnews et refusé Le Média.

Dans un communiqué, la coopérative Le Média fait part de sa consternation : « Le milliardaire Bolloré perd une fréquence mais en conserve six, le milliardaire tchèque Kretinsky se voit offrir la fréquence perdue par Bolloré : bref, pour l’Arcom, ‘il faut que tout change pour que rien ne change »; Le Média déplore également « qu’aucune solution (ne soit) apportée aux problèmes de concentration, de manque de pluralisme et de diversité des médias TV présents sur ces fréquences, qui nous appartiennent à tous et toutes. » et annonce engager un recours devant le Conseil d’Etat.