Une manifestation à l’appel du collectif antifasciste No Pasarán a réunis près de 400 personnes sur Avignon. Soutenus par de nombreux syndicats, associations et partis politiques, ces mouvements vont se répéter jusqu’aux élections anticipées du 30 juin et du 7 juillet.
Depuis lundi et la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, les manifestations contre l’extrême droite se multiplient partout en France. Sur Avignon, No Pasarán, organisation antifasciste, appelait à marcher, ce mercredi 12 juin. Syndicats, associations, partis politiques… 400 personnes environ se sont retrouvées place de la République, devant la mairie.
« À l’idéologie coloniale, nous opposons le droit à l’autodétermination des peuples, au racisme, nous opposons l’égalité entre les peuples et entre les travailleurs et travailleuses. Contre le capitalisme, le néolibéralisme, nous voulons un monde solidaire », annonçait les organisateurs.
Si toutes les tranches d’âge étaient représentées, l’appel a fortement mobilisé les plus jeunes. Le slogan « La jeunesse emmerde le Front National » revenait du passé, scandé, en tête de cortège, par des manifestants à peine nés en 2002. Créé en 1988 par les Bérurier noir, ce slogan se mue en cri de ralliement des jeunes de 2024.
Autour du cortège, les regards sont souvent souriants, parfois sceptiques. Pour beaucoup, le risque de l’extrême droite au pouvoir est un choc. « À mon avis, c’est trop tard » semble regretter un petit commerçant du centre-ville qui a « toujours voté pour la droite républicaine ».
La LDH (Ligue des droits de l’homme) et le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ont réitéré leur « appel solennel aux forces politiques progressistes [du] département » pour défaire l’extrême droite. Dans son discours de fin de manifestation la LDH insistait sur les dangers d’une victoire du RN. « L’extrême droite au pouvoir, c’est la remise en cause des principes mêmes de notre République : en premier lieu l’égalité, et donc la fraternité et la solidarité, mais aussi la liberté d’association et la liberté de la presse. C’est la désignation de boucs émissaires : le pauvre, l’étranger, le juif, le musulman, les LGBT+. C’est la mise en cause des droits des femmes. »
De nouvelles manifestations sont prévues samedi 15, partout en France. Sur Avignon, elle démarre à 16h à la cité administrative.
Ikarr Costa