Le Théâtre et l’équipe du Carré Rondelet de Montpellier se transportent au festival d’Avignon dans le Théâtre de la Carreterie du 6 au 27 juillet.
Pour comprendre la démarche du théâtre de la Carreterie, il faut connaitre un peu du contexte de ce petit petit théâtre permanent à Avignon et de ses relations avec le Carré Rondelet à Montpellier.
Quel rapport entre Montpellier et Avignon ? L’équipe qui mène ces projets. À l’initiative de ces deux lieux, on retrouve Avner Perez et l’équipe du Carré Rondelet de Montpellier. Ce sont les troupes programmées au Carré Rondelet qui ont incité ces animateurs, il y a sept ans, à tenter l’expérience d’une programmation au festival d’Avignon. Mais l’équipe de Rondelet et leurs amis d’Avignon ont choisi l’aménagement d’un lieu pour accueillir du théâtre toute l’année. Il s’agissait d’un ancien bar à bière que cette équipe et les artisans ont aménagé en théâtre de quarante-quatre places. Le théâtre de la Carreterie accueille à l’année des équipes pédagogiques, un atelier et des cours de théâtre. Ce théâtre accueille pour la programmation au festival l’équipe du Carré Rondelet du 6 au 29 juillet.
Au théâtre de la Carreterie d’Avignon, depuis 2017, les animateurs du quartier Clémenceau-Gambetta reprennent leur ligne éditoriale pendant 3 semaines, de 10h00 du matin à 22h15, au rythme de 7 à 9 spectacles par jour. Les compagnies peuvent choisir une présence continue ou une présentation de spectacles pendant neuf ou 10 jours. Comme à Montpellier, la ligne éditoriale reste fondée sur de grands textes ou l’adaptation de légendes antiques.
On y trouve par exemple Médée ; l’enfance d’une sorcière, une réécriture de la Compagnie « Francophone » qui propose de plonger dans une facette inexplorée de la vie de l’héroïne. Antiquité encore avec Sur la route d’Olympie : Les Déesses du stade, un dialogue entre le théâtre et le sport, parcours de récits Historiques et mythologiques « d’ambitieuses et surdouées athlètes » d’après Robin Recours, qui présente le spectacle.
La tendance philosophique de l’animateur principal, Avner Perez, apparaît d’emblée avec des auteurs comme Denis Diderot, Franz Kafka, Gustave Flaubert, George Sand. La programmation commence par Kafka l’habitant de la cave, de Franz Kafka et Benjamin Perez, du 6 au 16 juillet, et continue par Jacques le Fataliste, d’après Denis Diderot, présenté du 17 au 29 juillet par la Compagnie Hirsute.
Mais on retrouve encore le fil rouge de la programmation dans la présence d’auteurs contemporains pour stimuler une réflexion philosophique, politique et sociale liée à l’actualité. La pièce de Marie Salanon-Louisa Les deux moches du fond, explore le parcours du cancer sous un angle comique et autodérisoire, spectacle « d’utilité publique » selon le MIS (Montpellier Institut du Sein), au point d’en être soutenu par l’Assurance Maladie.
On peut encore citer Une visite à la mer de Julien Vairelli, voyage initiatique qui pousse le personnage, et donc le public, à la rencontre d’une approche de la réalité du handicap.
On retrouve encore le goût d’Avner Perez pour les œuvres et créateurs du Maghreb avec Guerre paix et bidoune de Zora Bensliman, Harissa, histoires piquantes de Tunisie d’Ahmed Hafiz, et Aventure Sépharade d’Alice Bismut.
Ces treize compagnies ont une belle occasion de présenter leur travail avec des conditions de location et d’accueil raisonnables. Pour plusieurs d’entre elles c’est une coproduction avec le théâtre du Carré Rondelet de Montpellier où elles présentent souvent leurs spectacles.
Jacques Choukroun – Benjamin Ortiz1