Près d’un millier de personnes dans la rue pour une ville qui compte 4 000 habitants, le phénomène est significatif. Depuis deux mois, les manifestations contre le projet de réforme des retraites font le plein dans les petites villes et la ruralité.
À Ganges, dans l’Hérault, le défilé intergénérationnel, pacifique et déterminé, a eu lieu en milieu de journée. Les manifestant.e.s très remonté.e.s après l’intervention du président de la République ont défilé aux cris de “Macron t’es foutu, les Cévennes sont dans la rue”. Au 9e jour de mobilisation officielle, le flux qui s’étire des petites rues du centre-ville à la rocade a encore grossi.
Pourtant un autre rendez-vous est donné dans la soirée à 18h au Vigan (30), à moins de 20 km de là. Certain.e.s sont parti.e.s au matin rejoindre les cortèges d’Alès, Nîmes ou Montpellier pour exprimer leur colère et leur détermination. C’est tout le territoire qui descend dans la rue. La plupart des gens qui marchent se connaissent. L’ambiance est bonne, le fait d’être ensemble transforme le mécontentement en force et en confiance. « Un homme seul ne peut pas avoir raison d’un peuple… » Cela s’inscrit dans les esprits comme une évidence, et toute tentative de noyer le poisson ou de monter des groupes sociaux les uns contre les autres semblent ici vouée à l’échec.
Les tactiques politiciennes ont assez peu de prise dans les zones rurales qui furent déjà l’épicentre de la mobilisation des gilets jaunes. En dépit des attentes du gouvernement, la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas, au contraire, elle s’intensifie. Si le gouvernement maintien le rapport de force, il trouvera assurément du répondant sur le territoire cévenol. Le mouvement est aussi fort dans les villes moyennes, on le mesure un peu partout dans le pays où les français.e.s sont prêt.e.s à donner une ampleur inhabituelle à leur protestation.
JMD
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