Alors que l’augmentation des prix a frôlé les 3 % en un an, les prétendants à l’Élysée ont multiplié les propositions pour essayer d’améliorer la situation économique des ménages. C’est la principale préoccupation des Français.es. Au moment de choisir le prochain président, ou la prochaine présidente, 51 % des Français.es placent la question du pouvoir d’achat dans leur liste de priorités, devant le système de santé (32 %), l’environnement (30 %) ou l’immigration (29 %), d’après un sondage Ipsos Sopra-Steria publié par France Inter le 23 janvier.
Cette montée en puissance des questions économiques et sociales ne tombe évidemment pas du ciel. En janvier, la hausse de l’inflation en France s’établissait à 2,9 % sur un an, portée notamment par la flambée des prix de l’énergie en général, et des carburants en particulier. Preuve de l’importance de cette question, les premières bribes de programme qu’Emmanuel Macron a révélées, lundi 7 mars, concernaient cette thématique.
Quelles sont les pistes évoquées par les principaux prétendants à l’Élysée pour faire face à cette situation ? Pour le savoir, franceinfo s’est penché sur les programmes des candidats dont les noms reviennent le plus régulièrement dans les intentions de vote. Tour d’horizon.
1. Sur le montant du smic
De nombreux candidats, notamment à gauche, promettent une augmentation substantielle du salaire minimum. Mais tous ne sont pas d’accord sur le montant de la hausse : de 1 269 euros net mensuels, Jean-Luc Mélenchon (LFI) veut passer à 1 400 euros net. Le député Jean Lassalle (LT) fait une proposition similaire. Anne Hidalgo (PS) prône une hausse de 15 % qui ferait passer le smic à 1 446 euros, tandis que Fabien Roussel (PC) et Yannick Jadot (Les Verts) tablent, eux, sur un montant de 1 500 euros net. Le candidat écologiste précise que ce niveau ne sera atteint qu’à la fin du quinquennat et table sur une hausse initiale de 10 %.
La question ne fait pas l’unanimité de l’autre côté de l’échiquier politique. La candidate LR Valérie Pécresse milite pour une augmentation générale des salaires inférieurs à 2 800 euros (lire plus bas), mais sans toucher spécifiquement au smic. À l’extrême droite, Marine Le Pen (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Éric Zemmour (Reconquête) tablent tous sur une hausse des salaires les plus faibles grâce à une diminution des cotisations sociales.
2. Sur le montant général des salaires
À droite, Valérie Pécresse (LR) martèle sa volonté de créer un « choc de pouvoir d’achat » en augmentant de 10 % les salaires inférieurs à 2 800 euros par mois durant le quinquennat. Pour réussir ce pari, la candidate entend « défiscaliser les heures supplémentaires sans restriction ni plafond » et faire financer par l’État une partie des cotisations vieillesse auparavant payées par les salariés. La présidente de la région Ile-de-France espère que « les entreprises se mobiliseront » pour augmenter les salaires grâce « à une politique de baisse de charges ». Si elles ne jouent pas le jeu, l’État paiera, assure son programme.
Marine Le Pen souhaite inciter les entreprises à augmenter de 10 % les salaires inférieurs à trois fois le montant du smic en exonérant cette hausse de cotisations sociales. Son rival Éric Zemmour entend, comme Valérie Pécresse, défiscaliser les heures supplémentaires, mais souhaite aussi inciter les patrons à verser une prime exonérée de cotisations patronales et salariales, dont le montant pourrait aller jusqu’à l’équivalent de trois mois de salaire. Même principe pour Nicolas Dupont-Aignan, qui veut proposer à tous les salariés gagnant moins de trois smic l’équivalent d’une augmentation de 8 % en baissant les cotisations sociales.
Pour augmenter les salaires, Jean-Luc Mélenchon entend imposer la tenue de négociations par branche d’activité, guidées par un principe de mieux-disant : « Pas d’accord dans l’entreprise inférieur à l’accord de branche, pas d’accord de branche inférieur à la loi. » Yannick Jadot porte une proposition similaire. Le programme d’Anne Hidalgo évoque la tenue d’une conférence avec les partenaires sociaux sur le sujet, et ajoute vouloir donner aux travailleurs des plateformes numériques (comme les livreurs de repas à domicile) les mêmes droits qu’aux salariés.
Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, souhaite augmenter « tous les revenus » de 400 euros, avec un salaire minimum de 1 800 euros net, et indexer les salaires sur le montant de l’inflation. Cette dernière idée est aussi présente dans le programme de Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière (LO), qui appelle aussi à ce qu’aucun salaire ne soit inférieur à 2 000 euros.
Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron écrit vouloir prendre de nouvelles mesures pour que « le travail paie davantage ». Lors de son premier déplacement de campagne le 7 mars à Poissy (Yvelines), il s’est engagé, s’il est réélu, à tripler le plafond de la « prime Macron » qui permet jusqu’ici aux entreprises de verser jusqu’à 1 000 euros sans cotisations ni impôt, car « ça, c’est du pouvoir d’achat ». « Il faut que le travail paie plus », a-t-il martelé au cours de cet échange, sans donner plus de détails.
3. Sur le montant des retraites
Pour « garantir une retraite digne » aux Français, Jean-Luc Mélenchon veut porter au niveau du smic revalorisé (soit 1 400 euros selon son projet) toutes les pensions touchées après une carrière complète. Comme Yannick Jadot, il souhaite revaloriser le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté, soit 1 102 euros par mois. Le minimum vieillesse, devenu l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) en 2006, s’élève actuellement à 906,81 euros pour une personne seule. Anne Hidalgo entend le porter à 1 000 euros, et augmenter le minimum contributif (c’est-à-dire la pension plancher versée à ceux partant à la retraite à taux plein) à 1 200 euros.
Comme pour les salaires, Nathalie Arthaud ne veut aucune pension inférieure à 2 000 euros par mois. Philippe Poutou, lui, prône un revenu minimum de 1 800 euros, y compris pour les pensions de retraite. Le programme du communiste Fabien Roussel prévoit de fixer le montant des pensions à 1 200 euros et de rétablir la demi-part fiscale des veuves et des veufs. Ce dernier point figure aussi dans les propositions de Marine Le Pen. La candidate RN, qui veut revaloriser l’Aspa à 1 000 euros par mois, désire aussi indexer le montant des pensions de retraite sur le niveau de l’inflation. Un point sur lequel elle rejoint Nicolas Dupont-Aignan.
Valérie Pécresse s’engage à instaurer une pension de retraite d’au moins un smic net par mois « pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie » à l’horizon 2030. La candidate de droite souhaite aussi augmenter les pensions de réversion des conjoints survivants qui n’ont pas acquis de droit personnel à pension. À la mort de leur conjoint, les veuves et veufs pourraient ainsi prétendre à 75 % du montant de la pension du défunt, contre 54 % aujourd’hui.
De son côté, Emmanuel Macron a annoncé ces trois ambitions en novembre 2021 : instaurer un minimum à 1 000 euros pour toute carrière complète au smic, repousser l’âge légal de départ et supprimer les régimes spéciaux. Il avait alors assuré qu’« il faudra travailler plus longtemps », même si « cela ne signifie pas la même réalité pour tout un chacun ».
4. Sur les minima sociaux
Quelques candidats, surtout à gauche, proposent d’étendre, voire de muscler le revenu de solidarité active (RSA) pour tout ou partie de la population générale. Le programme de Jean Lassalle prévoit ainsi d’étendre le RSA aux jeunes sur certains critères (de revenus ou de formation).
Valérie Pécresse évoque elle aussi la création d’un « revenu jeune actif » de 670 euros par mois, mais qui sera réservé aux jeunes qui acceptent une formation dans un métier où les bras manquent. Anne Hidalgo propose carrément d’attribuer à chaque jeune âgé de 18 ans « une dotation en capital de 5 000 euros (…) pour lui permettre de financer ses projets professionnels et personnels ».
Fabien Roussel souhaite, lui, instaurer un revenu étudiant de 850 euros par mois pour « mettre fin au salariat étudiant, qui représente la première cause d’échec à l’université ». Jean-Luc Mélenchon veut créer « une garantie d’autonomie » portée au niveau du seuil de pauvreté, soit 1 063 euros pour une personne seule, afin que « nul ne soit privé de sa dignité pour vivre ».
L’écologiste Yannick Jadot recycle dans son programme l’idée de « revenu universel d’existence », proposition phare de Benoît Hamon (ex-Génération.s) en 2017. La « première étape » vers sa mise en place passe par la création d’une allocation versée dès 18 ans aux adultes sans emploi ou avec de faibles revenus. « Le montant, à hauteur de 60 % du revenu médian, sera au-delà du seuil de pauvreté », promet le candidat.
Nathalie Arthaud milite pour qu’« aucune allocation » ne soit inférieure à 2 000 euros par mois. « Pas un revenu en dessous de 1 800 euros net », réclame de son côté Philippe Poutou.
5. Sur le prix de l’énergie
Face à la flambée des prix de l’énergie, Nathalie Arthaud plaide pour que les « travailleurs » paient « zéro taxe » sur le carburant, et que les profits des entreprises pétrolières soient davantage ponctionnés par l’État. Le candidat « insoumis » Jean-Luc Mélenchon souhaite « bloquer les prix » de l’énergie en période de crise et « rendre gratuits les premiers kilowattheures et mètres cubes d’eau » consommés par les ménages. Nicolas Dupont-Aignan compte supprimer la double taxation sur les prix des carburants.
Plusieurs candidats, comme Fabien Roussel, Marine Le Pen ou encore Anne Hidalgo, entendent faire baisser la facture en réduisant la TVA sur les prix du gaz, de l’électricité, voire du carburant pour les deux dernières (pour la maire de Paris, cette mesure ne serait que transitoire en période de forte hausse des prix). Le programme de Yannick Jadot prévoit de son côté de faire bénéficier six millions de ménages d’un chèque énergie d’un montant de 400 euros.
Jean Lassalle veut faire passer la TVA sur les hydrocarbures de 20 % à 5,5 % sur l’essence. Une mesure qui n’est « juste financièrement pas possible », selon Valérie Pécresse. La candidate de droite compte « indexer de manière automatique les indemnités de frais kilométriques sur les prix des carburants » et simplifier la taxation de l’électricité, en supprimant la TVA qui s’applique sur d’autres taxes sur l’électricité. Éric Zemmour n’évoque ni les prix du gaz ni ceux de l’électricité dans son programme, et compte demander aux employeurs de rembourser 50 % des frais de carburant engagés par les salariés pour les trajets domicile-travail.
Lors de son premier déplacement de campagne, le 7 mars dans les Yvelines, Emmanuel Macron a promis, s’il est réélu, « une mesure rapide » pour faire face à la hausse des prix du carburant. « Ce sera travaillé autour de l’approche indemnité kilométrique et indemnité inflation », a-t-il expliqué. Les mesures de soutien au pouvoir d’achat pour le gaz et l’électricité seront prolongées au-delà du mois de juin.
6. Sur l’égalité salariale femmes-hommes
Comment enfin réussir à gommer les inégalités salariales entre les hommes et les femmes à poste égal ? Les candidats qui annoncent vouloir y parvenir se répartissent entre les partisans de la carotte et ceux qui préfèrent le bâton. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan préconise de baisser les cotisations sociales des entreprises qui respectent l’égalité salariale et souhaite dans un second temps « instaurer progressivement un malus contre les mauvaises pratiques ».
À gauche, Fabien Roussel donne un an aux entreprises privées pour payer femmes et hommes au même niveau, faute de quoi un administrateur judiciaire interviendra. Jean-Luc Mélenchon souhaite créer dans les entreprises une « commission de contrôle salarié » sur la question, et « punir sévèrement » celles qui ne joueraient pas le jeu. Il propose aussi une prime égale à 10 % du salaire pour les femmes dont la paye est inférieure à celui des hommes. Emmanuel Macron, s’il est réélu, promet la poursuite de son action, avec l’application des sanctions financières prévues dans la loi sur l’index de l’égalité votée en 2018.
Anne Hidalgo veut rendre publique la liste des entreprises où une inégalité salariale est constatée, et souhaite inverser la charge de la preuve lors des contentieux en la matière : une entreprise mise en cause devra prouver qu’elle n’est pas coupable de discrimination envers les femmes. Yannick Jadot est sur la même ligne : toutes les entreprises de plus de 20 personnes devront prouver que l’égalité est mise en œuvre, sous peine d’amende. Philippe Poutou souhaite aussi imposer l’égalité des salaires, avec amendes à la clé, notamment en intensifiant les contrôles par l’inspection du travail.
Valérie Pécresse veut, quant à elle, encourager les entreprises à réduire les différences de salaires, sans évoquer de sanctions. Marine Le Pen, pour sa part, s’en remet aux syndicats pour être des « lanceurs d’alerte ».
7. Sur l’actionnariat salarié
Faire participer les employés à l’actionnariat de leur entreprise est une mesure très populaire chez une partie des candidats de droite et d’extrême droite. Valérie Pécresse se fixe ainsi l’objectif de « développer l’intéressement et la participation » des salariés, en incitant les entreprises cotées en Bourse à mettre 10 % de leur capital à disposition de leurs employés. Les entreprises plus modestes seraient incitées à les imiter grâce à des avantages fiscaux. Nicolas Dupont-Aignan met sur la table des propositions comparables.
Éric Zemmour compte de son côté rendre obligatoire la prime de participation, qui peut être versée lorsqu’une entreprise fait des bénéfices, pour les entreprises de plus de 11 salariés (contre 50 actuellement). Cette prime, que le candidat d’extrême droite évalue à environ 1 500 euros par an, serait défiscalisée à 100 %.
8. Sur la politique familiale
De nombreux candidats font des propositions en matière de politique familiale, mais toutes ne concernent pas directement le pouvoir d’achat. Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Nicolas Dupont-Aignan souhaitent tous revenir sur la décision de conditionner les allocations familiales aux revenus, prise sous la présidence de François Hollande. Les trois prétendants à l’Élysée veulent que les ménages les plus fortunés puissent en bénéficier au même titre que les plus pauvres. La candidate LR y ajoute la création d’une prime de 900 euros par an dès le premier enfant, jusqu’à sa majorité, et la hausse de 15 % des allocations actuelles pour les deuxième et troisième enfants.
Dans son programme, Yannick Jadot propose de donner accès aux allocations familiales dès la naissance du premier enfant, plutôt qu’à partir du deuxième comme actuellement. Il entend verser à « toutes les familles » 70 euros par mois et par enfant.
Marine Le Pen, dont le projet est très nataliste, veut accorder aux couples imposables une pleine part de quotient familial à partir du deuxième enfant, au lieu du troisième actuellement. La candidate d’extrême droite veut également doubler le plafond de l’allocation de soutien familial (ASF) de 116 euros mensuels à 230 euros pour les parents qui élèvent seuls leur enfant, et créer un prêt public à taux zéro allant jusqu’à 100 000 euros pour les jeunes couples, qui se transformerait en don si ce couple fait au moins trois enfants. Dans une optique de lutte contre l’immigration caractéristique de son parti, Marine Le Pen limiterait l’accès à ces deux dernières mesures aux seuls nationaux.
9. Sur l’héritage
La succession est un facteur majeur d’inégalités : dans un rapport paru en décembre, le Conseil d’analyse économique (CAE), qui conseille Matignon, indiquait que si une majorité de Français n’hériteront de rien ou presque, « moins de 10 % d’individus hériteront de plus de 500 000 euros de patrimoine au cours de leur vie ». Pas étonnant, donc, de voir les candidats à la présidentielle se démarquer sur ce sujet.
Plusieurs candidats proposent des mesures favorables aux familles qui peuvent transmettre un héritage à leur descendance. Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour proposent tous d’encourager les donations effectuées du vivant en proposant de les défiscaliser de 10 000 euros tous les six ans (pour la candidate LR), tous les dix ans (pour l’ancienne présidente du RN) ou carrément de 200 000 euros tous les dix ans (pour l’ancien journaliste). Les trois plaident également pour un abattement fiscal sur les successions à des niveaux divers (200 000 euros pour Valérie Pécresse et Éric Zemmour, biens immobiliers de moins de 300 000 euros pour Marine Le Pen).
À gauche, certains candidats utilisent des propositions analogues, mais moins généreuses pour les plus aisés. Fabien Roussel propose ainsi de taxer les successions à partir de 170 000 euros, contre 300 000 euros pour Anne Hidalgo. La candidate souhaite en revanche augmenter les impôts pour les patrimoines supérieurs à 2 millions d’euros. Jean-Luc Mélenchon, lui, propose de fortement augmenter les droits de succession pour les plus hauts patrimoines, et va même jusqu’à créer un héritage maximal de 12 millions d’euros, « soit cent fois le patrimoine net médian », au-delà duquel l’État prélèverait 100 % des successions.
Yannick Jadot opte pour une défiscalisation des donations effectuées « tout au long de la vie » en dessous de 200 000 euros, et l’instauration d’un « barème progressif (…) qui permettra de baisser la fiscalité sur les petites successions et de l’augmenter pour les plus élevées ».
Quant à Emmanuel Macron, dans une interview au Parisien (article abonnés), il estime qu’« il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes ». Le président sortant reste vague, insistant sur la notion de « transmission populaire » pour les montants qui ne sont « pas exorbitants ». Il ne touchera pas aux taux sur les successions les plus importantes : « Tant que je serai dans mes fonctions, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts. »
10. Sur l’impôt sur le revenu
Comme Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon propose de rendre plus progressif l’impôt sur le revenu en instaurant un barème de 14 tranches (15 pour le candidat communiste) contre cinq aujourd’hui. Yannick Jadot propose également une augmentation du nombre de tranches, mais plaide pour la suppression du quotient conjugal afin d’individualiser l’impôt sur le revenu : il ne serait plus payé par foyer fiscal, mais par individu.
Dans son programme, Marine Le Pen entend lutter contre la fuite des cerveaux en dispensant d’impôt sur le revenu « tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans pour qu’ils restent en France et fondent leur famille chez nous ». Valérie Pécresse propose de son côté de faire bénéficier d’un crédit d’impôts plus élevé les ménages ayant recours à des emplois à domicile (10 000 euros par an contre 6 000 actuellement).
11. Sur la TVA
Dans son programme « L’avenir en commun », Jean-Luc Mélenchon souhaite baisser la TVA sur les produits de première nécessité, comme les fruits et légumes, et financer cette mesure par l’instauration d’une « TVA grand luxe ».
Fabien Roussel plaide, sans plus de précisions, pour une baisse de la TVA. Anne Hidalgo et Yannick Jadot veulent tous les deux faire de la TVA un outil de promotion des initiatives vertes : outre le fait d’appliquer un taux réduit aux produits durables, le candidat écologiste souhaite faire passer à 5,5 % le taux appliqué aux transports qui émettent peu de CO2, comme le proposait la Convention citoyenne pour le climat.
En cas de victoire, Valérie Pécresse entend réduire le taux de la TVA à 5,5 % dans le secteur culturel ainsi qu’à 2,1 % sur les produits d’hygiène féminine. Nicolas Dupont-Aignan va plus loin et propose la suppression pure et simple de la TVA sur les protections périodiques, mais aussi sur les honoraires d’avocat.
12. Sur l’audiovisuel public
Les deux candidatures d’extrême droite, portées par Marine Le Pen et Éric Zemmour, entendent supprimer la redevance audiovisuelle (actuellement fixée à 138 euros par an dans l’Hexagone et 88 euros en outre-mer) pour privatiser une large partie de l’audiovisuel public. La première conserverait l’INA, Arte, TV5 Monde et les chaînes d’outre-mer quand le second conserverait France 5, RFI, TV5 Monde, France Culture, Arte, l’INA et la radio franceinfo. L’ancien journaliste réunirait les radios France Inter, Mouv’ et FIP, ainsi que les chaînes de télévision franceinfo et France 2 dans un groupe destiné à être vendu, d’après Les Echos (article réservé aux abonnés).
De même, Emmanuel Macron a expliqué lors de son premier déplacement de campagne, le 7 mars à Poissy, qu’il supprimerait la redevance s’il est réélu : « C’est cohérent avec la suppression de la taxe d’habitation. »
Interrogé par Le Monde mardi 8 mars, l’entourage de Valérie Pécresse a fait savoir qu’elle y est aussi favorable.
Le lendemain de la proposition du président-candidat, Anne Hidalgo a réagi sur Twitter, estimant que « supprimer la redevance, c’est tuer l’indépendance de l’audiovisuel public, l’affaiblir face aux concentrations médiatiques privées en cours et ouvrir la porte à sa privatisation ». Elle s’est engagée « à rendre la redevance universelle et plus juste ».
Source France Télévision