Dans une tribune parue dans le JDD, 1 543 élu.e.s appellent à l’union de la gauche pour la présidentielle. « Face au techno-libéralisme d’Emmanuel Macron qui précarise les plus faibles, nous avons un autre chemin à tracer », soulignent-ils.
Tribune
« Nous, élues et élus de terrain, attachés aux valeurs républicaines de la gauche écologiste et sociale, nous sommes les spectateurs d’un débat présidentiel qui s’éloigne chaque jour davantage des enjeux et des problématiques que nos habitants vivent au quotidien. Les défis sont colossaux. Le quinquennat qui s’achève a été une immense déception pour une majorité de Françaises et de Français. Ils attendent maintenant des réponses alternatives.
Hélas, depuis le début de la campagne, les sujets qui les concernent directement ne percent pas. Découvrant qu’ils ne sont pas le sujet de cette élection, nombreux se détournent de la politique et s’apprêtent à grossir les rangs de l’abstention en avril. Et pourtant… nous avons été et sommes en première ligne du combat face aux effets de la crise et du besoin de gauche qu’elle génère. Nous avons vu la file des demandeurs de bons alimentaires exploser. Nous avons vu nos enfants et nos jeunes s’éloigner chaque jour un peu plus de l’école.
Nous avons vu le délitement organisé du service public et l’incapacité de notre modèle économique à faire face aux besoins primaires qui étaient ceux de nos habitants. Nous n’avons pas le luxe d’attendre cinq ans de plus pour avoir un État fort au service des plus faibles, de la transformation écologique et de la justice sociale. Éducation, accès aux soins, précarisation du travail, retraites, pouvoir d’achat, logement, justice, tranquillité publique…
Nous faisons ce que nous pouvons pour pallier le retrait progressif de l’État face à des besoins toujours plus importants. Les partis de gauche portent historiquement les enjeux de justice et d’égalité. Mais divisés, ils s’affaiblissent mutuellement et n’enclenchent aucune dynamique. L’automne est passé et aucune candidate, aucun candidat n’a fait la démonstration qu’il pouvait faire l’économie du rassemblement. Pire, l’absence de débouchés positifs conduit à la fuite progressive d’une part significative de celles et de ceux qui prévoyaient de voter à gauche.
Le risque final, chacun le connaît : aucun qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle pour porter cette ambition de justice écologique et sociale et un risque d’effacement de la gauche écologiste et sociale. La gauche, dispersée façon puzzle, désespère celles et ceux qui attendent d’elle des solutions. Combien de temps faudra-t-il encore attendre ? Quelle menace forcera à la prise de conscience quand les droites et l’extrême droite représentent déjà les trois quarts des intentions de vote ? Face au techno-libéralisme d’Emmanuel Macron qui précarise les plus faibles, nous avons un autre chemin à tracer.
Face à la violence croissante, décomplexée, exutoire d’un mal-être collectif, catharsis mortifère, qui finit toujours par diviser pour mieux servir les plus puissants ou alimenter l’extrême droite d’Éric Zemmour et Marine Le Pen, nous affirmons qu’il est encore temps ! Il est encore temps d’agir, d’envisager la victoire, plutôt que d’anticiper la défaite. Nous ne voulons pas de candidatures de témoignage, nous voulons l’emporter en avril prochain pour apporter des solutions concrètes aux habitantes et aux habitants de nos quartiers, de nos villes et de nos villages. Nous avons su rassembler largement les partis de la gauche écologiste et les dynamiques citoyennes sur nos territoires en créant des majorités plurielles et robustes.
Grâce à elles, nous agissons chaque jour pour plus de justice sociale et un développement raisonné, respectueux du vivant. Il n’y a aucune fatalité ! Ces rassemblements féconds peuvent s’opérer à l’échelle nationale. Il est temps que la gauche écologiste et sociale se rassemble pour gouverner ensemble comme nous le faisons dans nos territoires. Il est plus que temps d’amorcer une dynamique qui porte l’écologie et la justice sociale au second tour de l’élection présidentielle, avec une candidate ou un candidat communs. C’est la raison pour laquelle nous soutenons l’initiative d’organiser une primaire ouverte, citoyenne et populaire, pour redonner l’envie, recréer de l’espoir et désigner la candidate ou le candidat qui fera gagner la République sociale et écologique en 2022. »