Google utilise depuis vendredi, en Australie, son moteur de recherche pour faire part de son opposition à un projet de Canberra visant à contraindre les géants du numérique à rémunérer les médias.
Les internautes australiens effectuant une recherche sur Google ont vu apparaître un pop-up dans lequel la firme signifie son opposition à un projet censé gouverner les relations entre les médias et les géants qui dominent l’internet, au premier rang desquels Google et Facebook.
Ces deux grandes firmes, qui captent une part importante des revenus publicitaires, sont opposées à ce « code de conduite contraignant » qui vise le « fil d’actualité » de Facebook et les recherches sur Google.
Il prévoit qu’elles rémunèrent les médias australiens, qu’il s’agisse du groupe public ABC ou des titres du groupe News Corp de Rupert Murdoch, pour la reprise de leurs contenus. En cas d’infraction, elles devront s’acquitter de pénalités de plusieurs millions d’euros.
L’initiative australienne est suivie de près à travers le monde à un moment où les médias souffrent dans une économie numérique où les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par Facebook, Google et d’autres grandes firmes de la tech.
Google a multiplié les initiatives pour contrecarrer ce projet, menaçant de suspendre son moteur de recherche en Australie et en empêchant un petit nombre d’internautes de voir apparaître les contenus de sites de médias australiens.
Mais l’action lancée vendredi est nouvelle et vise à rallier les internautes à sa cause.
Dans une vidéo, la directrice générale de Google Australia, Mel Silva, a mis en garde contre ce projet qui « casserait le mode de fonctionnement des moteurs de recherche » et menacerait un « internet libre et ouvert ». Ce point de vue est partagé par Tim Berners-Lee, principal inventeur du Web en 1989, qui a récemment estimé que ce projet est « irréalisable » et sape un « principe fondamental » de l’internet.
Les détracteurs de Google estiment de leur côté que le message apparu vendredi ne fait que souligner la volonté de la firme d’utiliser sa position dominante sur le marché à son avantage.
AFP
Voir aussi : GAFA un travail en commun avec les éditeurs de presse ?