Voici une nouvelle année où nous allons « tenter de vivre » pour construire ensemble un monde meilleur. La condition d’être d’altermidi est simple, pourrait-on dire. Elle se résume aux liens que nous tissons avec les autres et à l’information comme valeur essentielle et fondamentale.
Des fake news aux mass média qui s’appliquent à mettre en perspective la notion de peur dans notre société, l’information, élément cardinal en politique1, semble plutôt mal en point. Mais qu’on ne se méprenne pas, les épisodes les plus tristes de l’année qui vient de s’achever sont bien la criminalisation d’une jeunesse en mal de pouvoir se rencontrer et s’amuser ou l’isolement de nos anciens privés d’interdépendance avec les autres. Ce que nous rappelle le drame de la Covid-19 , c’est ce que chacun de nous doit aux autres.
À l’heure où la théorie gouvernementale souhaite nous imposer une idéologie du contrôle, dans le sens inouï d’un monde froid où il faut « en même temps » s’autocontrôler et contrôler les autres, l’année qui s’annonce appelle un retournement de perspective. Nous ne sommes pas invulnérables mais vulnérables. Notre finitude est au cœur du lien indéfectible qui nous unit. Cette conscience donne à chacune et chacun d’entre-nous les moyens de vivre. Il en va de notre responsabilité individuelle et collective et non de la sécurité globale.
La pandémie qui frappe aujourd’hui — surtout les plus démunis — nous commande de refonder notre manière de vivre ensemble. C’est une occasion à ne pas manquer pour redéfinir ce qui compte vraiment et identifier ce que nous sommes prêts à abandonner.
Relier les choses différemment, du nous participatif des citoyens au nous de la démocratie représentative, est l’un des objets d’altermidi. Vous êtes l’absolue condition de cette réalisation ; changeons de regard sans avoir peur de l’autre. Informez-vous, informez-nous, pour donner à chacun le goût et le pouvoir de sa propre liberté. Une nouvelle année débute, nous voilà reliés par elle aux étendues incertaines et joyeuses !
Jean-Marie Dinh
Photo DR Sølve Sundsbø