L’Unef (Union nationale des étudiants de France) a organisé, mardi 24 novembre devant l’université d’Avignon, une manifestation pour protester contre la Loi de programmation de la recherche mais aussi contre les restrictions de libertés, la loi de « sécurité globale », et des mesures sanitaires qui pénalisent et précarisent davantage les étudiants. Seule une vingtaine de personnes avait fait le déplacement, dont quelques lycéens. L’occasion de parler avec eux du syndicat « Avenir lycéen ».
Avenir, un joli nom pour un syndicat lycéen, non ? D’autant qu’à en croire leurs turpitudes, ces syndicalistes-là ont bien compris comment se hisser près des étoiles, en tout cas se caler auprès de ceux qui nous dirigent.
Comme le fait remarquer Pablo Béjar, lycéen à Avignon et secrétaire national de l’UNL (Union nationale lycéenne), « on sait qui sont les gens de ce « syndicat ». On les connaît depuis Parcoursup1 en 2018, la dernière grosse mobilisation lycéenne. Blanquer ne voulait pas que les lycéens se mobilisent, il a en quelque sorte créé un contre-feu en prenant des élus des conseils de la vie nationale lycéenne et en leur créant une association, puisque c’est surtout une association. Ils n’ont jamais dépassé 150 adhérents mais ont un pouvoir de nuisance sur les réseaux sociaux où ils sont massivement suivis, et où ils font la promotion des réformes gouvernementales, où ils harcèlent des adhérents de l’UNL, via des membres de leur association marqués à l’extrême droite. Pour notre part, nous en avons repéré 7 qui émargent aussi sur des sites d’extrême droite ».
« Avenir lycéen », un syndicat pour le ministre
On l’aura compris, pour l’UNL, Avenir est loin des critères habituels du syndicalisme étudiant. Mais le scandale révélé, notamment par Médiapart, reste celui du financement de cette organisation progouvernementale, par le ministre. « Ils ont eu, dès leur création, 65 000 euros de subvention, dont 40 000 étaient destinés à la tenue d’un congrès fondateur qui n’a jamais eu lieu » précise Pablo Béjar, « par contre en juillet dernier, ils ont dépensé pour plus de 20 000 euros dans des hôtels et restaurants de luxe dans de nombreuses villes du pays, sans que cela n’émeuve le ministre. Nous soupçonnions qu’il y avait des détournements, que le ministre savait tout. Mais il sait allumer des contre-feux et nous traiter d’islamo-gauchistes pour nous déstabiliser, nous attaquer dans ses interviewes pour faire diversion. C’est ridicule, instrumentaliser des lycéens pour créer cette association, alors que nous sommes implantés dans de nombreux départements. Il a du oublier qu’il était ministre et que ça se verrait ! ».
« Avenir lycéen » et le ministre aux abois
Aujourd’hui, une enquête de Mediapart ayant montré qu’ils ont abusé de l’argent public, tous leurs comptes sur les réseaux sociaux sont supprimés. L’UNL, le MNL (Mouvement National Lycéen) et d’autres organisations ont porté plainte contre le ministère pour inégalité de traitement.
Si le ridicule ne tue pas, l’affaire de détournement massif d’argent public met le ministre, et par là même le gouvernement, en difficulté.
Côté universités, les revendications des étudiants de l’Unef, en particulier celles de la réouverture de l’Université, sont discutées par les participants. Des professeurs font notamment part de leur préférence pour les cours et surtout les examens à distance. Un accord semble cependant trouvé sur les autres demandes du syndicat étudiant : la création massive de postes dans les universités mais aussi dans tous les services publics, notamment hospitalier, avec des créations de postes pérennes.
Des revendications si anciennes qu’elles sont en opposition avec ce que porte le fameux « syndicat » lycéen, plus en accord avec le nouveau monde de Macron au point qu’il en adopte le mode de vie.
Christophe Coffinier