Billet.
Il y a un point commun entre la crise des Gilets jaunes et la crise actuelle : en cas de difficulté, le pouvoir fait appel à sa police et recourt à la violence, au lieu d’agir sur le plan économique et social.
Lorsque des centaines de milliers de citoyens, approuvés par les trois quarts de la population, expriment leur mécontentement, un État de droit engage des négociations et prend des mesures de progrès économique et social : augmentation des salaires, des prestations et des retraites, imposition des grandes fortunes, limitation des dividendes, solidarité sociale, protectionnisme économique, démocratisation des institutions. Un État policier détruit la protection sociale, l’indemnisation du chômage, le système de retraite. Un État policier envoie ses troupes brutaliser sauvagement les manifestants, éborgne et mutile les uns, emprisonne les autres.
Lorsqu’une épidémie frappe un pays, un État de droit défend ses habitants : fermeture des frontières, actions prophylactiques, dépistage massif, rapide et gratuit, augmentation immédiate des moyens médicaux et hospitaliers, isolement et traitement des malades dès les premiers symptômes. Un État policier fait l’inverse, jusqu’à interdire de facto les masques, les tests et les protocoles thérapeutiques, afin de faciliter la diffusion de la maladie, tout en diffusant des fausses nouvelles à tire-larigot. Profitant de cette épidémie, un État policier peut alors enfermer à domicile la population entière et la soumettre à la surveillance, au contrôle et à l’arbitraire des forces de répression, lâchées comme des chiens enragés contre les honnêtes gens et se comportant comme des troupes d’occupation étrangères.
Chaque citoyen subit une détention avec permission de sortie laissée à l’entière discrétion de la police. Peine exorbitante du droit et qui s’impose à tous sans jugement et sans recours possible. Hors de son domicile et même parfois dans un lieu privé, tout citoyen est un suspect, un évadé de prison, un délinquant potentiel, un présumé coupable qui doit prouver son innocence, contrairement au principe le plus fondamental du droit.
La France, ayant subi année après année la destruction systématique de l’État social et de l’État économique, est désormais sous la botte d’un État policier. Le régime actuel suit les directives fascistes que Mussolini avait exprimées en ces termes [Il Popolo d’Italia, 7 janvier 1921] : « L’État doit exercer tous les contrôles possibles et imaginables, mais il doit renoncer à toute forme de gestion économique. »
À cela s’ajoute, avec Macron comme avec Mussolini, la pathologie narcissique d’un despote porté au pouvoir par les puissances d’argent et par la manipulation médiatique et judiciaire.
Éric Stemmelen1
Voir aussi : Eric Stemmlen, Opération Macron, Éditions du Cerisier