À Marseille, Martine Vassal, candidate LR aux élections municipales, réclame l’interdiction de la manifestation contre le racisme et les violences policières prévue ce samedi 13 juin, à 19h. Le jour même, une perquisition se déroule dans son local de campagne après les révélations sur de possibles fraudes aux procurations…
Craignant pour ses positions, la droite marseillaise, fébrile, multiplie depuis plusieurs semaines les communiqués hallucinés sur les « périls » représentés par une possible victoire du « Printemps marseillais » le dimanche 28 juin, agitant l’épouvantail du rouge (ou du vert) et des « amis de Jean-Luc Mélenchon », promettant « l’hiver sibérien »… alors que, même en Sibérie, les températures augmentent. Si l’URSS existait encore, elle nous annoncerait l’arrivée imminente des chars soviétiques sur la Canebière.
Fragilisée par les révélations de France 2 sur de possibles fraudes aux procurations et une perquisition au local de campagne de Martine Vassal, la droite locale n’aurait-elle pas choisi d’allumer un contre-feu avec sa prise de position sur la tenue de la manifestation du samedi 13 juin, une semaine après le succès de la précédente, le 6 juin ? Surenchère sécuritaire et liberticide d’un côté, petits tripatouillages de l’autre.
« Ils seront toujours nos héros »
Dans un communiqué adressé à Maritima Médias, la présidente du Conseil départemental et de la métropole Aix-Marseille-Provence, fait une déclaration d’amour et de soutien inconditionnel à la police, malgré l’enquête d’Envoyé spécial diffusée sur France 2 le jeudi 11 juin. « Je veux leur dire qu’ils gardent le cap et qu’ils sont et seront toujours nos héros », n’hésite pas à écrire la candidate LR en faisant référence à leur action lors des attentats de 2015.
Bien des choses se sont pourtant passées depuis 2015 comme la mort d’Adama Traoré, celle de Cédric Chouviat… Mais quand on aime, on ne compte pas les « bavures », les personnes éborgnées, les séquelles à vie pour certains « gilets jaunes » ou la fracture du crâne de Maria, jeune marseillaise agressée un soir de « manif » alors qu’elle ne participait même pas au mouvement. « J’appelle solennellement le Préfet de police des Bouches-du-Rhône à interdire ce rassemblement qui expose encore notre ville à de graves troubles à l’ordre public. Maintenant ça suffit ! Arrêtons de livrer nos rues, nos commerces et la sécurité de nos concitoyens marseillais aux casseurs et à ceux qui s’attaquent à nos forces de l’ordre », déclare Martine Vassal pour laquelle « Marseille ne doit plus être le terrain de jeu de ces ennemis de notre République et de notre société ». Rien de moins…
Quand le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, s’affiche nuitamment avec la B.A.C. de Nice, quand le très droitier syndicat de policiers Alliance, interlocuteur favori des médias dominants, tient des discours quasi-factieux (y compris contre un Christophe Castaner !), difficile de ne pas y voir une entreprise visant à faite taire les contestations. Quoi qu’il en coûte.
Quand ces gens là comprendront-ils que la police sera d’autant mieux acceptée et respectée qu’elle fera preuve de modération, que l’impunité lors d’actes de violence aura cessé ?
Morgan G.