Le Haut Conseil à l’Egalité a présenté pour la seconde année son rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France. Celui ci est désormais élaboré annuellement par le Haut Conseil à l’Egalité, depuis son inscription dans la loi du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté. En 2019, le Haut Conseil à l’Égalité a investigué plus particulièrement trois domaines de la vie publique : le milieu de l’entreprise, les médias et la vie politique, afin d’identifier les manifestations de sexisme, d’examiner la tolérance sociale à leur égard et de faire des préconisations.
Jamais autant qu’en 2019, le mot sexisme et, plus largement, l’expression violences sexistes et sexuelles, n’ont été utilisés. Les causes en sont multiples. C’est d’abord l’ampleur du mouvement #MeToo, le décompte macabre des 149 féminicides — meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes — par conjoints ou ex-conjoints, recensés tout au long de l’année, les révélations de violences sexuelles dans de nombreux domaines comme les arts et la culture ou plus récemment le sport.
C’est aussi la force du droit et la création de nouvelles infractions comme l’outrage sexiste et l’élargissement de la notion de harcèlement sexuel. Cet encadrement juridique trouve son fondement dans une définition fonctionnelle du sexisme, proposée par le HCE dans son premier rapport et reprise pour une bonne part par le Conseil de l’Europe : le sexisme est à la fois une idéologie qui repose sur l’infériorité d’un sexe par rapport à l’autre, mais aussi un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques, plaisanteries, etc.) aux plus graves (viols, meurtres), qui ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et entrainent pour elles des effets en termes d’estime de soi, de santé psychique et physique et de modification des comportements.
C’est également la mobilisation sans précédent de la société civile contre les violences sexistes et sexuelles et la culture du viol, qui a pu aller jusqu’au « burn out » militant, mais aussi de tous les acteurs et actrices publics lors du Grenelle des violences conjugales. C’est enfin l’émergence de nouveaux sujets dans lesquels sont rendus visibles des biais de sexe totalement occultés jusqu’alors, sujets tabous parce qu’appartenant aux domaines dits « féminins », comme celui des menstruations ou de la sexualité des femmes.
Les rares enquêtes effectuées sur le sexisme, enquêtes de ressenti en majorité, et les données recueillies sur les actes perpétrés par les ministères de la Justice et de l’Intérieur, sont toutes sans équivoque : les actes sexistes sont massivement commis par des hommes contre des femmes Toutes infractions pénales confondues, 87 % des victimes d’actes sexistes sont des femmes et 91 % des mis en cause sont des hommes.
Par ailleurs, si le sexisme vécu par les françaises prend différentes formes (remarques, blagues, etc.), il est subi par la quasi-totalité d’entre elles : 99 % des femmes disent avoir été victimes d’un acte ou commentaire sexiste en 2019. La nouvelle génération se déclare d’ailleurs moins tolérante face au sexisme et également plus combattive face à lui : 92 % des jeunes considèrent que le sexisme est un problème dans notre société. Dans ce deuxième état des lieux, le Haut Conseil à l’Egalité a investigué plus particulièrement trois domaines de la vie publique : le milieu de l’entreprise, les médias et la vie politique, afin d’identifier les manifestations de sexisme, d’examiner la tolérance sociale à leur égard et de faire des préconisations.
Voir aussi : Rubrique Droits des femmes