En grève depuis un mois et demi contre la réforme des retraites, l’orchestre de l’Opéra de Paris a offert samedi un concert sur les marches du Palais Garnier. Plusieurs corps de métier participaient à cette mini-représentation.
Après les danseuses, c’est l’orchestre de de l’Opéra de Paris qui s’est produit samedi 18 janvier sur le parvis du Palais Garnier, à Paris. En grève depuis un mois et demi, les musiciens, le chœur et les techniciens ont offert à une foule de passants, touristes et enseignants en grève un extrait des « Troyens », opéra de Berlioz qui accompagne traditionnellement le défilé annuel du Ballet de l’Opéra.
Au programme aussi : « Le Trouvère » de Verdi ou encore « Carmen » de Bizet, avant de finir par « La Marseillaise », sous des jets de confettis, des applaudissements nourris ou des « vive la grève ! » lancés par des spectateurs.
Pour José Sciuto, un des cadres de l’atelier de décor de l’Opéra, il s’agit de demander « le retrait de la réforme » des retraites. « Avec des actions de ce type, ouvertes au public, nous pensons faire entendre nos demandes, notre voix », a-t-il expliqué.
« On est tellement malheureux de ne pas pouvoir donner nos spectacles qu’on s’exprime autrement, dans la rue, pour montrer à notre public qu’on n’est pas en vacances », a dit à Reuters Fabien Wallerand, joueur de tuba dans l’orchestre de l’Opéra.
Des représentants de différents corps de métier de l’Opéra ont défilé autour de l’orchestre, sur fond de banderoles « Culture en danger » et « Comédie française en grève », acclamés par les spectateurs.
En décembre, les danseuses du ballet de l’opéra de Paris avaient donné un extrait du « Lac des cygnes ». Les images de la représentation, donnée en signe de protestation contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, avaient fait le tour du monde.
En un mois et demi de grève, 67 spectacles ont été annulés par l’Opéra de Paris, dont trois représentations du « Barbier de Séville » ces derniers jours. Un nouveau préavis compromet celle de lundi.
Plusieurs milliers de manifestants à Paris
D’autres actions ont été organisées samedi à paris contre la réforme des retraites. Quelques milliers de manifestants ont défilé à l’appel des « gilets jaunes », en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers ou contre la réforme des retraites, un rassemblement marqué par des tirs de gaz lacrymogène et des interpellations, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des tensions ont éclaté dès le début d’après-midi avec les forces de l’ordre, intervenues « pour disperser un bloc qui tentait de se constituer en tête de cortège », selon la préfecture de police de Paris. À 15h45, 32 personnes avaient été interpellées, a indiqué cette même source.
La situation s’est particulièrement tendue entre les places de la République et de la Bastille, où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement, aux alentours de 16h00. Le cortège s’est scindé et la circulation était perturbée. Des jeunes cagoulés ont crié « Révolution ! », alors que des CRS appelaient à évacuer la zone.
Le cortège est arrivé sous les gaz lacrymogènes place de la Bastille, où se trouvaient de nombreux véhicules des forces de l’ordre.
Avec AFP et Reuters