Ex-socialiste, le député Patrick Vignal (LREM, Hérault). Candidat aux municipales à Montpellier, fustige l’absence de compromis social du gouvernement. Il s’est exprimé hier au micro de France Info pour dire tout net une vérité que ne veulent entendre ni Emmanuel Macron ni Édouard Philippe : « On ne peut pas avoir raison contre tout le monde. »
« Ce n’est pas lâcher prise que de revoir notre copie, a-t-il souligné. On ne peut pas avoir raison contre tout le monde. Sur le fond, cette réforme est importante, on ose la faire, ce que n’ont pas fait les gouvernements précédents, mais effectivement il faut amender. Et moi, j’ai été un des premiers parlementaires à dire qu’il fallait avoir une autre réflexion sur l’âge pivot. »
« Sur le fond, l’universalité est importante, mais nous avons été très mauvais en matière de communication ; on n’a pas su vendre cette réforme, a poursuivi Patrick Vignal. Et aujourd’hui, on se retrouve avec des syndicats qui sont vent debout, on bloque la France, on bloque l’économie, alors que la France était en train de redémarrer. Donc je reconnais qu’il faut qu’on soit différents dans l’approche. […] Je pense qu’avec la CGT on ne pourra plus faire d’efforts. En revanche, comment peut-on se permettre d’avoir tous les syndicats à dos, la CFDT, la CFE-CGC, l’Unsa ? On ne peut pas vraiment construire une autre société quand on a l’ensemble des syndicats [contre nous] et quand les Français vous disent : “Nous, on veut de l’apaisement”. »
« J’espère qu’avant le 9, on va trouver un compromis, un consensus intelligent, modéré, adapté à notre troisième millénaire », suppute le candidat à la Mairie de Montpellier.
Le député LaREM qui doit marquer des points pour exister dans la campagne des Municipales avait souhaité jouer les conciliateurs, le samedi 28 décembre dans sa permanence de Montpellier en recevant une délégation de plusieurs représentants syndicaux. Comme le révèle Métropolitain, la position politique de Patrick Vignal demeure proche de la majorité gouvernementale « il y a une posture politique qui est malsaine, des syndicats qui veulent se refaire la cerise, car les Gilets Jaunes leur ont volé la vedette, et d’ailleurs la base ne soutient plus les responsables […] la démocratie sort abimée […] Avec la CGT, je ne vois pas comment on pourra recoller les morceaux. »
Le Mouvement rapporte la réaction du secrétaire départemental de la CGT UD34, Serge Ragazzacci, « Ce n’est pas très correct, ni très honnête, alors que c’est lui qui a souhaité recevoir une délégation, et ensuite l’utiliser à des fins politiciennes de cette façon. C’est important de mettre un peu plus de hauteur. […] Et ce qu’oublie Patrick Vignal, c’est que l’ensemble des propositions de tous les syndicats sont sur la table depuis de nombreux mois, et que le gouvernement en a pleinement connaissance. »
Le député Patrick Vignal n’a pas la langue dans sa poche, il parait donc logique qu’il en use en période électorale, de là à se faire passer pour un bon conciliateur…