Fait sans précédent dans les annales diplomatiques franco-libanaises, la France s’est révélée malvenue au Liban à l’occasion du soulèvement populaire qui secoue ce pays depuis plus d’un mois.
La France s’est proposée d’offrir ses «bons offices» pour dégager une sortie de crise à la faveur du soulèvement populaire d’octobre 2019. Elle a, pour ce faire, dépêché à Beyrouth, M. Christophe Franaud, Directeur du département Moyen orient Afrique du Nord au Quai d’Orsay, ancien ambassadeur au Lesotho. Avec pour objectif sous-jacent de renflouer son poulain Saad Hariri, en pleine naufrage politique, qu’elle se propose de reconduire dans une nouvelle configuration dans ses fonctions malgré sa propre faillite financière personnelle et ses extravagances para matrimoniales.
A la grande surprise de nombreux observateurs, l‘émissaire français a reçu un accueil digne du ressentiment qu’éprouve une grande majorité des Libanais à l’égard de leur ancienne «tendre mère».
A l’appel du « Mouvement de la jeunesse pour le changement », des manifestants se sont rassemblés mardi devant le siège de l’ambassade de France à Beyrouth pour protester contre « toute ingérence étrangère », et renvoyant la France à ses forfaitures, ont réclamé la libération de Georges Abdallah, détenu en France alors qu’il a purgé sa peine depuis dix ans.
A l’indépendance du Liban, le nombre des locuteurs francophones, représentait 70 pour cent de la population, contre 30 pour cent d’anglophones. De nos jours, la tendance est radicalement inversée, indice indiscutable de la régression de l’influence française dans ce pays, le Liban, qui fut jadis le point d’ancrage de la France au Moyen Orient.
René Naba
Photo Marwane Bou Haidar (le journal libanais Al Akhbar Mercredi 13 Novembre 2019)
Voir aussi : Liban, Avons nous un autre choix que de manifester ?,