Le 19 octobre, étaient inaugurés en grande pompe le tram, le nouveau réseau de transports urbains d’Avignon, et ses trois lignes de BHNS(*).
Si l’ambiance était à la communication et à la fête pour les édiles et les habitants les plus concernés par les améliorations apportées, des dessertes supprimées laissent des usagers dans la difficulté.
Dans les années 80, quand la municipalité de gauche met en place à Avignon un réseau de bus urbains, elle le pense pour rejoindre aussi les villes voisines comme Villeneuve lès Avignon, ou Le Pontet. Bien avant la communauté de communes (1995), et bien avant la communauté d’agglo (2004), on savait donc, dans l’intérêt des habitants des villes respectives, mettre en place des coopérations, ainsi sont nés les Transports en Commun de la Région d’Avignon (TCRA).
La compétence des transports urbains est passée depuis à l’agglo, lors du mandat précédent. Le projet de tram initié par la municipalité Roig a alors été celui de la communauté du Grand Avignon. Lors des municipales de 2014, la candidate qui fut finalement élue ne cachait pas son refus du projet, alors que parmi ses alliés de l’époque, EELV et Front de gauche, on y était plutôt favorable.
Il faut dire que les promesses n’ont pas manqué, tant de la collectivité que du délégataire de service public (Transdev, filiale de Veolia et de la caisse des dépôts), sur la qualité du réseau qui se déploierait autour de l’unique ligne de tram que désormais on pouvait financer, sur 5,5 km.
La promesse du tram
Après trois ans de travaux, l’inauguration du tram, et la mise en place du nouveau réseau, comprenant deux lignes de bus à haut niveau de service, se fera dès le 19 octobre. Mais si amélioration du réseau il y a sur certains parcours, il y a des perdants dans cette affaire. La ligne 17 qui reliait Agroparc à Avignon à St Saturnin, en passant par Vedène, a disparu. Idem pour la ligne 1A, qui desservait l’avenue Monclar. La, ce sont 900 mètres d’une des rues les plus habitées de l’extra muros qui ne sont plus desservis. L’arrêt Lopofa, supprimé, permettait pourtant à de nombreuses personnes âgées et des mamans, de pouvoir se déplacer facilement.
Virginie, qui amène tous les jours sa petite fille à l’école en centre ville, ne sait pas comment elle va faire.
Notes sur l’infographie: Déplacez le curseur de la souris sur les images pour comparer les deux réseaux. La station Lopofa, supprimée comme la station Lopy sur le trajet de l’ex ligne 1A a été superposée au plan du nouveau réseau pour aider à la localiser Pour bien prendre la mesure du vide laissé par la suppression de la ligne. Il est à noter que le service allobus de proximité qui couvrait une partie de la zone a également été supprimé. D’autres lignes que la 1A sont impactées par le nouveau schéma directeur. Les lignes 6, 10, et 30 font également les frais du nouveau dispositif ….
A l’arrêt Lopofa ou un minuscule bout de papier collé informe les usagers, les personnes âgées, notamment, sont incrédules
Une autre s’inquiète
Pour cette autre habitante qui avait renoncé à sa voiture, le constat est amer
Ceux qui sont contents, et les autres
Le tram, est entré en service le 19 octobre, en même temps que les trois lignes de bus à haut niveau de service. Les manques et les difficultés se sont confirmées à la mise en place effective du nouveau réseau. Pas de desserte, donc pour l’avenue Monclar.
Bien entendu, l’arrivée du tram a aussi permis une meilleure desserte de la Rocade et du centre ville, les lignes de BHNS fonctionnent comme prévu, même si la C2 d’Agroparc à l’hôpital est déjà bondée. Mais les solutions pour les quartiers désormais délaissés sont possibles. Dans certaines communes et quartiers ont été mises en place, dans la structure du nouveau réseau, des boucles locales. Les habitants concernés vont faire une pétition afin que le bus puisse de nouveau leur être accessible.
Christophe Coffinier
Notes:
BHNS : Bus à haut niveau de service