Vendredi 5 juillet à 3 heures 30 du matin, un incendie a complètement détruit la cabane en bois que les Gilets jaunes du Pays Viganais ont construit, début décembre, sur des terrains du département.

 

L’acte vraisemblablement criminel renforce la détermination des occupants.

Tandis que la lumière dansait et que les flammes s’enroulaient autour de la cabane certains souriaient, pensant que rien ne résiste à une faim de loup*. A une autre échelle, le gouvernement d’Édouard Philippe a commis la même bévue en vendant la peau de l’ours après l’avoir éborgné. C’est mal connaître les gilets jaunes et notamment ceux du Vigan dont nous suivons le combat novateur depuis plusieurs mois sur cette terre cévenole de résistance. Ils étaient sur place ce week-end avec des parasols…

Les causes de l’incendie qui a détruit l’abri des gilets jaunes du Vigan ne sont pas établies. Elles ne sont sans doute pas accidentelles. D’après les pompiers la vitesse à laquelle la cabane s’est consumée laisse à penser qu’il y aurait eu un accélère feu. Construite avec des bûches de châtaigniers que les gilets jaunes avaient du mal à faire brûler cet hiver, pour se chauffer, la baraque s’est embrassée en un rien de temps. « On est un des derniers mouvements présents sur un rond-point.  Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est un court-circuit, seul un réfrigérateur fonctionnait ! » indiquent les gilets jaunes du Vigan. Plusieurs versions circulent sur les causes du sinistre : « On avait une pression pour démonter… On se demandait quand cela arriverait… »

 

La gendarmerie ne mènera pas d’enquête

Il n’y aura certainement jamais de version officielle. En effet pour qu’une enquête soit diligentée, une plainte doit être déposée. Or si les Gilets jaunes ou la mairie, qui avaient mis du petit matériel à disposition, portent plainte, la justice pourrait se retourner contre les occupants du rond point pour construction illégale. Magnanime le maire du Vigan, qui ne s’est jamais opposé à l’occupation, s’est refusé à nettoyer les lieux, « pour laissé une trace » de ce qui s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi.

En s’attaquant à la structure que les résistants occupaient quotidiennement depuis près de sept mois – Ce soir là, il l’avaient quitté à 21h30- les acteurs de l’ombre comptaient contribuer à éteindre la mobilisation en réduisant l’effort collectif qui à permis la construction de cet abri. Ils n’ont fait que souffler sur des braises. Les vagabonds de la justice sociale dont la détermination sort renforcée, se réunissent ce soir à 18h sur place pour organiser la reconstruction.

Jean-Marie Dinh

 


* Au printemps la cabane en paille des gilets jaunes de Millau a été complètement détruite par un incendie. Comme celles de Rodez et Villefranche-de-Rouergue. La piste de l’incendie volontaire est fortement privilégiée.

Photos : Nadine Devine


 

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Après des études de lettres modernes, l’auteur a commencé ses activités professionnelles dans un institut de sondage parisien et s’est tourné rapidement vers la presse écrite : journaliste au Nouveau Méridional il a collaboré avec plusieurs journaux dont le quotidien La Marseillaise. Il a dirigé l’édition de différentes revues et a collaboré à l’écriture de réalisations audiovisuelles. Ancien Directeur de La Maison de l’Asie à Montpellier et très attentif à l’écoute du monde, il a participé à de nombreux programmes interculturels et pédagogiques notamment à Pékin. Il est l’auteur d’un dossier sur la cité impériale de Hué pour l’UNESCO ainsi que d’une étude sur l’enseignement supérieur au Vietnam. Il travaille actuellement au lancement du média citoyen interrégional altermidi.