Dans une tribune publiée hier sur le site de France inter, Attac, le CRID, la CGT, l’union syndicale Solidaires, le comité vérité et justice pour Adama, France nature environnement, Oxfam, et des dizaines d’autres associations, syndicats et ONG, appellent à « marcher ensemble pour un printemps climatique et social » le 16 mars et à réaliser un #ActeCommun à 15h.

 

Nous marcherons ensemble – pour un printemps climatique et social

Le 16 mars, nous serons dans la rue, à l’appel de centaines d’organisations associatives et syndicales, de mouvements citoyens, de gilets jaunes. Que l’on marche pour le climat, pour la justice sociale ou contre les violences policières et contre tous les racismes qui gangrènent la société et les institutions, nous marcherons ensemble. Nous dénoncerons les effets d’un capitalisme financier qui fait exploser les inégalités sociales et qui exploite toujours plus la nature, sans tenir compte des désastres écologiques engendrés. Nous dénoncerons toutes les formes de discriminations, les agissements des multinationales, des banques, des institutions financières et la politique du gouvernement, qui favorisent ce système tout en dénigrant et en réprimant les mouvements qui s’y opposent. Nous y porterons l’espoir d’une société égalitaire, respectueuse de la dignité des personnes et de notre environnement, basée sur la coopération, la solidarité, le partage et l’égalité entre les femmes et les hommes, prenant le contrepied de notre système actuel.

Les personnes, les mouvements, les organisations qui luttent dans ce sens sont incessamment réprimés et violentés, parfois tués. La norme semble inversée : celles et ceux qui défendent l’intérêt général sont traités comme des criminels. Depuis le début des manifestations des gilets jaunes, ces violences ont notamment fait des milliers de blessé·e·s, dont certain·e·s gravement, plus de 20 mutilé·e·s et un décès. D’une manière générale, nous exigeons vérité et justice pour toutes les victimes de violences policières et nous opposons à l’usage de techniques d’immobilisation et des armes mortelles utilisées par la police. Nous dénonçons la loi « anticasseurs », qui s’attaque au droit de manifester. Ces violences s’ajoutent à celle de l’État, exercée contre toute une partie de sa population, contre les plus pauvres, contre les personnes racisé·e·s, contre les migrant·e·s, chassé·e·s et traité·e·s dans des conditions indignes. Dans un contexte où le racisme progresse, nous nous soulevons contre toutes les formes de discriminations qui privent leurs victimes de leurs droits à l’embauche, au logement, à la santé, à l’éducation.

Malgré toute cette violence subie, nous ne nous tairons pas. La situation dans le monde ne fait que se dégrader. La multiplication d’événements climatiques extrêmes le montre : il y a urgence à combattre le réchauffement climatique et le contenir en deçà de 1,5°C, comme le propose le dernier rapport des experts du climat, le GIEC, urgence à lutter contre tous les types de pollution et contre l’effondrement de la biodiversité. Il s’agit de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, alors qu’elles sont reparties à la hausse (+3,2% en France en 2017) du fait de politiques climaticides menés par les gouvernements, dont celui de la France. Nous voulons un gouvernement qui stoppe ces politiques et prenne des mesures fortes en faveur du climat.

Le mouvement des gilets jaunes met quant à lui dans le débat public l’état de notre démocratie et l’ensemble de la politique sociale et fiscale du gouvernement. Aux fins de mois de plus en plus difficiles d’une majorité de la population et alors que l’évasion fiscale n’a jamais été aussi importante, accéder à l’emploi, à une éducation décente, à un logement salubre, aux services de santé, à une alimentation saine…relève déjà de l’impossible pour beaucoup. Or, le gouvernement ne répond pas à ces colères. Pendant qu’il prétend mener un grand débat, il poursuit sa politique néolibérale.

Pour garantir à chacun·e une existence digne, il faut rompre avec cette politique pour partager les richesses, tout en répondant aux impératifs écologiques : faire payer d’abord les plus grands pollueurs, restaurer des services publics et commerces de proximité, financer massivement les transports en commun quotidiens et la rénovation et l’isolation des logements, cesser les accords de libre-échange et relocaliser les activités, … Il faut dans le même temps respecter le principe de l’égalité dans l’accès aux droits, mettre en place une politique de liberté de circulation et d’accueil digne des personnes, à commencer avec la régularisation des sans-papiers. Ces alternatives et bien d’autres sont à la fois justes socialement et efficaces écologiquement. Fin du monde et fin du mois relèvent du même combat.

Nous marcherons donc ensemble, parce que nos combats sont les mêmes et que nous pointons les mêmes responsables.
Samedi 16 mars à 15h, dans tous les rassemblements qui auront lieu partout en France, le même geste symbolique montrera que nos mobilisations ne s’opposent pas et ne nous divisent pas, bien au contraire.

Premiers signataires :

  • Birthe Pedersen, Présidente d’Action-Aid Peuples Solidaires,
  • Nacer El Idrissi, Association des travailleurs maghrébins de France,
  • Yveline Nicolas, coordinatrice de l’Association Adéquations,
  • Aurélie Trouvé, Porte-parole d’Attac France,
  • Sabine Rosset, Directrice Générale de BLOOM,
  • Ibrahim MBAMOKO, Secrétaire executif de Carre Geo & Environnement France,
  • Benoit Faucheux, Délégué Général du CCFD-Terre Solidaire,
  • Jean Claude Olliva, Directeur de la Coordination Eau Île-de-France,
  • Coalition internationale des Sans-Papiers et Migrant-e-s, intégration 21
  • Sissoko Anzoumane pour la Coalition internationale des Sans-Papiers et Migrant-e-s 75,
  • Philippe Martinez, Secrétaire général de la CGT,
  • Youcef Brakni et Assa Traoré pour le Comité vérité et justice pour Adama,
  • Omar Slaouti pour le Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri,
  • Collectif Enseignants pour la Planète
  • Georges Lemee, Président du Collectif Sarthois « Pour une Terre plus Humaine”,
  • Ramata Dieng pour le Collectif Vies volées, Collectif Vérité et Justice pour Lamine Dieng,
  • Emmanuel Poilane, Président du CRID,
  • Jean-Baptiste Eyraud, Porte-parole du Droit au logement,
  • Ende Gelande France
  • Michel Dubromel, Président de France Nature Environnement,
  • Said Bouamama pour le Front Uni des immigrations et des quartiers populaires,
  • Janette Habel pour la Fondation Copernic,
  • Yacine AIT KACI, Vice-Président de la Fondation ELYX,
  • Jérémie Chomette, Délégué Général de France Libertés,
  • Elliot Lepers, Directeur Général de l’ONG Le Mouvement,
  • Malik Salemcourt, Président de la Ligue des droits de l’homme,
  • Jean-François Quantin, Co-président du MRAP – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples,
  • Clotilde Bato, Présidente de Notre affaire à tous,
  • Cécile Duflot, Déléguée Générale d’Oxfam France,
  • Jean-Louis Marolleau, Secrétaire Exécutif du Réseau Foi et Justice Afrique Europe,
  • Sandra Cossart, Directrice de Sherpa,
  • Jacques Godard co-président de SOL, Alternatives Agroécologiques et solidaires,
  • Kevin Jean, Président de Sciences Citoyennes,
  • Eric Beynel, Porte-parole de l’Union syndicale Solidaires,
  • Denis Godart pour Zone de solidarité populaire, Paris 18e,
  • Olivier Dubuquoy pour ZEA,
  • Clémence Dubois, Porte-parole de 350.org,