Alors que la qualité de l’eau potable se dégrade en France, l’UFC-Que Choisir lance la campagne « La goutte de trop » pour exiger l’application du principe du pollueur-payeur. L’association alerte sur l’urgence d’une réforme face aux pesticides, nitrates et PFAS qui contaminent le robinet de millions de Français.
Qui doit payer la dépollution de l’eau de votre robinet ? L’UFC-Que Choisir lance, mardi 18 novembre, une campagne nationale appelée « La goutte de trop » visant à faire respecter le principe du « pollueur-payeur ». Une demande d’autant plus urgente que le taux de conformité de l’eau potable a diminué de dix points en moins de cinq ans, passant de 95 % en 2021 à 85 % en 2025, selon les données officielles analysées dans un rapport publié par l’association de consommateurs. Une dégradation qui s’explique notamment par la recherche de nouveaux résidus de pesticides1 introduite par les Agences régionales de santé à partir 2023.
Dans ce contexte, le coût de la dépollution de l’eau potable est estimé à plus d’un milliard d’euros par an, essentiellement payés par les consommateurs, « alors que 75 % des nitrates et 70 % des pesticides proviennent du secteur agricole et que de nombreux secteurs industriels sont responsables des pollutions en PFAS », note l’UFC-Que Choisir. Les factures des ménages ont ainsi augmenté de 16 % en deux ans et demi, notamment pour financer le coût de cette dépollution.
Mieux encadrer les pesticides
Afin de protéger la qualité de l’eau du robinet des Français.e.s, l’association réclame la mise en place de plusieurs mesures : des procédures d’autorisation des pesticides plus exigeantes, le financement d’études toxicologiques indépendantes, la protection effective des captages d’eau potable et une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses.
L’association de défense des consommateurs rappelle cependant que « la quasi-totalité des habitants reçoit une eau pouvant être bue en toute sécurité », mais celle-ci n’est possible qu’au « prix d’une coûteuse dépollution ». De nombreuses régions françaises, tout particulièrement dans les Hauts-de-France, le Grand Est et l’Île-de-France, sont en effet touchées par des pollutions importantes de l’eau du robinet, en raison des pesticides, des nitrates et des polluants éternels (PFAS).
Des données publiques, compilées et analysées par Générations futures et Data for Good, confirment que tous les foyers français ne sont pas égaux face à la qualité de leur eau courante. En partenariat avec les deux associations, Franceinfo a réalisé un moteur de recherche* qui permet de consulter la synthèse des mesures effectuées au cours de l’année 2025 sur presque tous les réseaux de distribution qui alimente les domiciles.
* pour consultez le moteur de recherche c’est ICI.
Avec AFP
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