Les députés tunisiens ont refusé vendredi d’accorder leur confiance au gouvernement proposé par Habib Jemli, le Premier ministre issu du parti d’inspiration islamiste Ennahdha. Le président Kaïs Saied dispose d’un délai de dix jours pour engager des consultations afin de trouver un nouveau Premier ministre.
Trois mois après les élections législatives tunisiennes, le Parlement n’a pas accordé sa confiance au gouvernement proposé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha. Les députés ont rejeté, vendredi 10 janvier, par 134 voix contre 72 le cabinet proposé par Habib Jemli.
Il revient désormais au président Kaïs Saied, un universitaire farouchement indépendant et très critique du système parlementaire, de désigner un autre futur Premier ministre susceptible de convaincre les députés.
Selon la Constitution, le chef de l’État a un délai de 10 jours pour engager des consultations afin de trouver « la personnalité jugée la plus apte de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois ».
Ce vote est un constat d’échec pour Ennahdha, qui a été directement ou indirectement au pouvoir une bonne partie des neuf dernières années. Le Parlement issu du scrutin législatif du 6 octobre, est composé d’une multitude de partis antagonistes. Ennahdha ne détient que 54 sièges sur 217, bien qu’il en soit le principal parti, et les négociations laborieuses entre les partis pour former une coalition gouvernementale avaient échoué.
Le président Saied, très largement élu en octobre, n’a pas d’allié naturel dans l’hémicycle, et peu de choses laissent imaginer les alliances envisageables pour constituer une nouvelle coalition gouvernementale.
Si le candidat choisi par M. Saied échouait à son tour à former un gouvernement, l’heure serait alors à la dissolution de l’Assemblée, au risque de retarder encore les mesures nécessaires pour juguler l’inflation et le chômage pesant sur les ménages tunisiens.
Avec AFP et Reuters