Ce mardi 11 novembre 2025, Emmanuel Macron reçoit à l’Élysée Mahmoud Abbas pour ce qui est présenté comme la première visite officielle du président de l’État de Palestine en France. Un geste à forte portée symbolique, selon le politologue Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Iremmo, invité de franceinfo.
« Il ne s’agit pas du chef d’État d’un pays pleinement constitué, mais du président de l’Autorité palestinienne, créée par les accords d’Oslo », rappelle-t-il. Pourtant, cette invitation acte la reconnaissance de fait, déjà juridique, d’un État de Palestine par la France. En recevant Mahmoud Abbas, Paris entend sceller cette position et rappeler que les Palestiniens doivent rester au cœur du processus politique au lendemain du conflit de Gaza. Le politologue souligne que deux voies s’opposent aujourd’hui : celle défendue par Washington, centrée sur la seule reconstruction de Gaza sans perspective politique, et celle portée par la France et 142 États signataires de la déclaration de New York, prônant la création d’un véritable État palestinien aux côtés d’Israël. Pour le chercheur, cette rencontre traduit la volonté de Paris de relancer la dynamique diplomatique, en insistant sur la réforme et la légitimité démocratique de l’Autorité palestinienne. Un signal clair envoyé à la communauté internationale : la paix durable ne pourra se construire sans une gouvernance palestinienne renouvelée et reconnue.
