La France s’était engagée en 2015 à réduire sa dépendance à l’énergie nucléaire et à diversifier son mix énergétique dans la production d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025. La loi de relance nucléaire, adoptée par l’Assemblée nationale le 16 mai 2023, supprime cet objectif.
Le projet de loi de relance nucléaire a été adopté à 399 voix contre 100 grâce à la coalition Renaissance, LR, RN et communistes. Seuls les groupes écologistes et insoumis ont voté contre. Le PS s’est abstenu après avoir voté contre en première lecture. Comme le souhaitait Emmanuel Macron, six nouveaux réacteurs EPR1 seront construits d’ici à 2035 et des études seront lancées pour huit autres projets.
La loi limite ces nouvelles installations en France à des sites nucléaires déjà existants ou situés à proximité de ces derniers. Quatre d’entre eux seront affectés aux sites de Penly et de Gravelines. En outre, le texte supprime le plafond de 63,2 gigawatts de capacité nucléaire totale autorisée et durcit les sanctions en cas d’intrusion dans les centrales (deux ans d’emprisonnement et 15 000 à 30 000 euros d’amende). La communication gouvernementale qui présente le nucléaire comme une énergie propre et fiable fait son chemin. Les opposants ont pourtant insisté sur les tonnes de déchets toxiques générés, les risques importants liés aux problèmes techniques (fissure importante sur un circuit de secours d’un réacteur de Penly annoncée début mars) et à l’impact du changement climatique. La loi de relance du nucléaire introduit ainsi la toute première loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat (LPEC) qui fixera prochainement la trajectoire énergétique de la France pour répondre à l’urgence écologique et climatique.
