Cinq policiers de l’antenne marseillaise du Raid ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte début juillet pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ». Selon le parquet, deux ont été remis en liberté. Dans la matinée Gérald Darmanin s’est rendu discrètement dans un commissariat de Marseille.
Les gardes à vue de trois policiers du Raid, une unité d’élite, ont été maintenues mardi 8 août, dans le cadre d’une enquête sur la mort de Mohamed Bendriss, a confirmé le parquet de Marseille. Ce jeune homme de 27 ans est, à ce stade, le seul mort recensé en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel.
Après le décès de cet adolescent de 17 ans, tué par un tir policier le 27 juin à Nanterre, des violences avaient éclaté dans plusieurs villes de France. Mohamed Bendriss est mort dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, alors qu’un important dispositif policier avait été déployé pour répondre aux heurts dans la cité phocéenne. Cette nuit-là, Mohamed Bendriss est mort après avoir fait un malaise alors qu’il circulait à scooter dans le centre de Marseille. D’après ses proches, le jeune homme de 27 ans était livreur pour Uber Eats, rapportent Mediapart et Marsactu. Il a été découvert cours Lieutaud, puis transporté à l’hôpital où il est mort, selon les informations de franceinfo de source proche du dossier.
Dès le 4 juillet, le parquet de Marseille notait que « les éléments de l’enquête permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax, causé par le tir d’un projectile de ‘type flash-ball’ ». « Des évènements de type émeutes et pillages se déroulaient cette nuit-là dans le secteur, sans qu’il soit possible de déterminer si la victime y avait participé ou même si elle avait pu circuler dans une telle zone », précisait le parquet.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu discrètement mardi matin dans un commissariat de Marseille. Cette ville avait été le point de départ du mouvement de protestation des policiers suite à l’incarcération d’un de leurs collègues, soupçonné d’avoir grièvement blessé Hedi, un jeune homme de 22 ans, à l’aide d’un LBD. Selon des sources policières, le ministre s’est entretenu avec les fonctionnaires pour échanger avec eux1. Le mouvement de grève du zèle enclenché dans de nombreux commissariats en France se poursuit.
Selon une source proche du dossier de Mohamed Bendriss, les premières exploitations des images de vidéosurveillance localisent les tirs mortels rue de Rome, dans le centre-ville de Marseille, non loin du cours Lieutaud où la victime a été découverte. Selon ses proches, le jeune homme s’est effondré devant l’immeuble où vit sa mère.
Notes:
- Durant sa visite, il a salué les policiers qui avaient récemment saisi 220 kg de cannabis, une intervention qui a été particulièrement appréciée au sein des forces de l’ordre. Après avoir félicité les policiers, le ministre a pris le temps de discuter informellement autour d’une tasse de café avec environ soixante agents du commissariat, qui avaient souhaité participer à cette discussion, rapporte le site Actu Force de l’Ordre.