Une journée de mobilisation générale a été organisée, mardi, par dix-neuf organisations syndicales et professionnelles, pour exiger des moyens pour la justice.
Outre Paris, des rassemblements ont été organisés à Strasbourg, Pontoise, Toulouse, Foix, Montpellier, Nice… Pour les personnels mobilisés, même si le budget connaît une hausse et que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé le recrutement de 1 500 magistrats et de 1 500 greffiers sur le quinquennat, cela reste très nettement insuffisant par rapport aux besoins.
« les chiffres ne sont pas bons », avance Ludovic Friat, le nouveau président de l’Union syndicale des magistrats (USM), organisation majoritaire et qui se présente comme apolitique. « On prend en compte les avancées et le fait que le politique s’est saisi du problème. Mais, dans les juridictions, on ne voit pas d’amélioration », précise-t-il. À ses yeux, la hausse du budget et les recrutements cachent, de la part de la chancellerie, une volonté de gagner en « productivité ». « On ne veut plus un empilement de réformes sans les moyens afférents », ajoute-t-il, évoquant un « mal-être généralisé » et un nombre de « burn-out » en hausse.
Ses collègues du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) veulent aussi alerter sur les « moyens insuffisants, malgré les annonces ». Sa présidente, Kim Reuflet, mentionne le « gouffre » entre les recrutements annoncés par M. Dupond-Moretti et la réalité des besoins : « Les chefs de juridiction avaient évalué qu’il manquait 5 000 magistrats. On est loin du compte », avance Mme Reuflet.
Le texte signé par 19 organisations syndicales ou professionnelles appelant à une « mobilisation générale contre une justice au rabais » dénonce le « dilemme intenable » auquel sont confrontés les magistrats : « juger vite, mais mal, ou juger bien, mais dans des délais inacceptables ».