C’est avec « beaucoup de peine » que les éditions Au Diable Vauvert viennent d’annoncer le décès d’Antoine Martin « abattu en sept mois par un cancer qui ne lui a laissé aucune chance. Il aura eu le temps de voir son dernier livre, Hercules 1959, qui sort le 15 avril et, parce qu’il a eu du courage, de l’élégance et de l’humour jusqu’au bout, de nous préciser que c’était son chant du cygne. Alors lisons-le et marrons-nous en pensant à lui, en hommage. Antoine Martin portait à une grandeur épique nos travers ordinaires. Il a écrit son œuvre en observant l’humanité, placée dans des états paroxystiques tels que panne de chauffe-eau, coulage de bielle ou autres galères et emmerdements majeurs qui agissent comme de puissants révélateurs de nos êtres. Un art disons-le plutôt matérialiste et allergique au piédestal, un art modeste et populo dans une langue ciselée, qui lui valait le soutien du CNL.
Au Diable vauvert, il était un auteur rare, d’une érudition imposante sous plusieurs couches de modestie, mais aussi un lecteur, conseiller et traducteur de l’espagnol bien sûr, mais aussi du catalan, de l’italien, de l’argentin… Il a aussi traduit les lettres inédites de Che Guevara à ses proches, que nous publierons en octobre prochain au Diable vauvert. Et écrit un texte sublime sur Lea Vicens, qu’il a vue grandir et grandir et grandir. On ne va pas laisser Antoine quitter Nîmes de sitôt, et jamais nos coeurs. Les écrivains ne s’en vont pas, et les amis non plus. Antoine est les deux ».
En hommage à Antoine Martin, le comédien Arnaud Agnel lira un extrait d’ Hercules 1959 lors d’un Facebook Live littéraire le mercredi 14 avril à 19h30.