L’action se situe en 3030 dans un sous-marin, rattaché à une base, bien loin au-dessous du niveau de la mer. On ne peut plus vivre sur la Terre, donc on vit sous la mer. Dans le SX Ultima 22, les personnages sont réunis pour la commission intergouvernementale 22 de Tentative de Ressuscitation globale, commanditée par la Matriarche Alfa, que personne n’a jamais vue. L’idée est de poser les fondements d’un nouveau gouvernement qui ne retombe plus dans les erreurs du Monde de la Surface, désormais réduit en cendres. Comme on ne peut exploiter la planète, vu qu’il n’y a plus de planète, on va se pencher sur les ressources intérieures. Le principe est de développer un nouveau marché, qui misera sur un « produit » aussi volatile que juteux : l’âme.
« Comme nous vivons dans un quotidien dystopique, j’ai choisi d’adopter le ton du burlesque, d’où le fait qu’il s’agit là d’une “comédie subaquatique”. Le texte s’adresse aux générations futures, dans une énergie, non pas de déploration mais de joie, de recul intérieur, de résistance. Les gens imaginent plus facilement la fin du monde que la fin du capitalisme. C’est pourtant un défi auquel il est urgent de se confronter, au moins en imagination : c’est ce défi que SX Ultima 22 aimerait relever, modifiant la focale sur notre réalité actuelle pour poser des sondes à l’intérieur d’un sous-marin du futur. À travers une comédie futuriste, subaquatique et déjantée, Lydie Parisse souhaite parler du désordre écologique et politique de notre siècle, vu à travers les siècles d’après. Des personnages, rescapés et habitants d’un sous-marin du nom de SX ULTIMA 22, sont appelés à fonder de nouveaux gouvernements. C’est le moment où jamais de se poser les bonnes questions : qu’est-ce qui aurait pu être évité ? Sur quelles bases pourrait-on repartir ? Il s’agit de faire entendre à la fois l’étroitesse du sous-marin et l’appel de l’infini, il s’agit de faire entendre à la fois la force de la contestation et la force du rêve, et surtout la joie d’être en vie. C’est, dans une certaine mesure, un texte de combat, mais par le moyen du poème. »
Lydie Parisse