
L’historien conservateur Karol Nawrocki doit être investi mercredi nouveau président de la Pologne, ses déclarations présageant une cohabitation difficile avec le gouvernement pro-européen de Donald Tusk. Il apparait comme un allié de Donald Trump dans le bras de fer commercial entre les États-Unis et l’UE.
Dans la matinée, le nouveau chef de l’État prêtera serment devant les deux chambres du Parlement réunies pour une session extraordinaire, puis prononcera son discours d’investiture. Dans la journée, il participera à une série de cérémonies, dont une messe pour la patrie et le président de la Pologne.
M. Nawrocki, un historien de formation soutenu par le principal parti d’opposition, Droit et Justice (PiS, nationaliste), a remporté à une courte majorité le scrutin présidentiel du 1er juin. Il a battu le pro-européen Rafal Trzaskowski, un revers grave pour la coalition pro-UE en place depuis bientôt deux ans, et qui confirme la forte polarisation politique dans ce pays membre de l’Otan et de l’UE.
Élu pour un mandat de cinq ans, le chef de l’État exerce en Pologne principalement une influence sur la politique étrangère et de défense — il est le chef des forces armées —, mais dispose aussi du droit à des initiatives législatives et au véto sur les textes adoptés au Parlement.
Hier, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il a estimé que son investiture ouvrirait « un nouveau chapitre dans l’histoire de notre Pologne bien-aimée ». Novice en politique et en relations internationales, M. Nawrocki est un admirateur de Donald Trump, qu’il a rencontré brièvement à la Maison Blanche peu avant le premier tour du scrutin. Pendant sa campagne, il a expliqué vouloir refuser « tout transfert de compétences » des autorités polonaises aux organes de l’Union européenne. Il s’est également opposé à l’idée d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, et a reproché à Kiev de ne pas avoir « fait preuve de gratitude pour ce que les Polonais ont fait ». Avec son slogan « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord », il a ciblé le million de réfugiés ukrainiens vivant dans le pays.
Avec AFP