L’idéal d’une presse libre donnant à des journalistes indépendants la mission d’aller chercher une information ou des images susceptibles d’être occultées peut vite devenir insupportable aux autorités civiles et militaires. ll y a longtemps que les militaires ont intégré dans leurs plans opérationnels les principes de la société de communication et la structuration du monde en un réseau de médias.
Des cellules stratégiques ont été mises en place pour penser les conditions de production de l’information en amont, pendant les opérations et après la victoire, surtout à partir du moment où, dans nos sociétés démocratiques, le recours à la censure totale est apparu comme inacceptable et plus coûteux politiquement que bénéfique militairement.
Il convient donc de repérer, dans la gestion médiatique des conflits, les éléments de permanence et les facteurs de mutation en prenant en compte les deux dimensions de la relation qui unit désormais guerres et médias, militaires et journalistes.
on peut dire que la tendance dominante chez les journalistes est de céder au réflexe patriotique. Toute critique de l’intervention nationale provenant de confrères ou de l’opinion publique, pendant et après la guerre, est immédiatement assimilée à une trahison.
La situation de Julian Assange incarcéré depuis bientôt trois ans dans une prison de haute sécurité est là pour le démontrer.
Julian Assange : « Une des choses que j’ai découvert est que presque chaque guerre qui a débutée au cours des 50 dernières années a été le résultat de mensonges médiatisés. »